Aujourd’hui en France, près de 13% de la population française a entre 10 et 19 ans.Autrefois, dépendants du budget familial et difficilement solvables, les ados sont désormais plus autonomes, gèrent leurs propres revenus et sont donc devenus logiquement une cible que les publicitaires ne peuvent plus négliger…
Les ados consomment…
Contrairement à la génération de leurs parents qui ne possédaient pas, au même âge, un réel pouvoir d’achat, les ados du troisième millénaire sont de vrais consommateurs avec leur préférences, leurs attentes et surtout leurs exigences. « Les ados ont, de plus en plus, un réel pouvoir de décision et de prescription. Un tiers d’entre eux a un petit boulot et gagne 500 francs en moyenne par mois », explique Corinne Malsert, publicitaire chez BDDP.
Finies les belles promesses, vive la réalité !
« 57% des adultes se disent fidèles aux marques de leur adolescence, continue la spécialiste. C’est pour cette raison que nous essayons de créer une vraie relation entre le produit et le consommateur. Les ados sont exigeants et matures, pas question de les berner avec des fausses promesses ». Ainsi, pour faire peau neuve, la dernière campagne de pub de Coca-Cola change son fusil d’épaule. Finies les mannequins à la plastique idéale qui ventent les mérites de la petite boîte rouge. Désormais, Coca s’adresse directement à ses consommateurs numéro un : les ados. Autour de la boisson légendaire, un groupe de lycéens, plus vrai que nature, s’adonne à des discussions sur la vie, les cours, les amis… Le grand tournant aujourd’hui, c’est de représenter la vie, la vraie vie… « Les pubs à la télé, j’aime bien , mais il faut vraiment qu’elles soient originales. Les mêmes belles nanas, parfaites, qui sont censés nous représenter, ça ne m’intéresse pas, et c’est toujours la même chose, ce n’est pas la réalité », explique Elise 15 ans. Et la plupart des publicitaires ont bien compris son message… En effet, même s’il n’existe pas de recette universelle pour communiquer avec les ados, il faut juste respecter un principe: éviter de les prendre pour des idiots écervelés qui avalent les messages publicitaires sans sourciller…
« Qu’on nous vende des solutions….
« Dans les pubs, j’aime qu’on me parle de mes problèmes et qu’on me propose une vraie solution pour les résoudre… », continue Elise. Les Biactols et autres Eaux Précieuses ont donc tout compris : des messages publicitaires simples qui passent bien, sans chichi : « Notre produit ne sent pas bon, il ne fera pas de vous un top model mais il s’attaquera à votre problème numéro un : les boutons », clame le message. D’ailleurs, cette forme de langage spontané et clair tend à se généraliser dès que l’on cherche à toucher les ados. « Il faut en finir avec les stéréotypes, les ados s’attendent à de la vérité, du tangible, des promesses, à condition qu’elle soient tenues. Il ne faut pas oublier non plus que le moindre faux de la part d’une marque pas n’est pas pardonnable, les ados sont impitoyables : ils encensent aujourd’hui, ce qu’ils brûleront demain… », conclue Corinne Malsert.