Absence de désir, de plaisir, ou des deux? Qu’est ce que la frigidité? Pourquoi certaines femmes sont-elle dans l’impossibilité d’éprouver de la satisfaction lors des rapports sexuels? Explications.
Touchant environ 10% de la population féminine, la frigidité désigne une absence totale de désir et de plaisir lors des rapports sexuels. Celle-ci doit être distinguée de l’anorgasmie, trouble n’empêchant pas la femme d’éprouver désir et plaisir, mais la privant de parvenir à une véritable jouissance.
Comprendre son trouble
En cas de frigidité, mieux vaut, en premier lieu, consulter un(e) gynécologue pour écarter toutes causes organiques pouvant être à l’origine de cette impossibilité d’éprouver du plaisir. Certaines femmes peuvent, en effet, souffrir de problèmes hormonaux, d’une malformation organique, ou mal réagir à la prise de certains médicaments tels que des neuroleptiques, tranquillisants ou somnifères… Il faut toutefois garder à l’esprit que la frigidité n’est que très rarement la conséquence d’un trouble physiologique. Où la frigidité trouve-t-elle ses origines? Est-elle héréditaire? La réponse du Dr Jacques Waynberg, sexologue, est formelle: « La frigidité n’est aucunement liée à l’hérédité , explique-t-il dans son livre(1).
En revanche, il est probable qu’une mère frigide finisse par rendre sa fille frigide. La petite fille a, en effet, tendance à imiter sa mère, même dans ses comportements. Si celle-ci assume mal sa féminité ou émet un discours anti-féminin, la fillette ne sera jamais coquette et ne développera pas de sensualité. Or, une bonne sexualité passe par une bonne sensualité ».
Cela signifie aussi qu’aucune femme ne naît donc frigide. En fait, toutes possèdent dès leur naissance une potentialité à s’épanouir sexuellement, épanouissement qu’elles développent dès l’enfance lors l’apprentissage de la sensualité. Sur le plan psychologique, la frigidité peut donc avoir diverses origines. Pour certaines femmes, une éducation trop rigide, par exemple, peut avoir fait du plaisir et de la sexualité quelque chose de tabou: difficile dans ce cas pour celles qui le croient de se laisser aller à la jouissance.
Dans d’autres cas, la femme peut aussi refuser plus ou moins inconsciemment d’éprouver du plaisir si son partenaire est peu délicat, ou s’il existe de nombreux conflits au sein du couple, de la rancœur ou des non-dits pesants. Malheureusement, la plupart des conflits ne se règlent pas sur l’oreiller comme on à tendance à le croire, et dans ce cas, les rapports sexuels séparent les partenaires plus qu’ils ne les réunissent, et font resurgir avec d’autant plus de force le malaise qui s’est installé dans le couple.
Dans d’autres cas, c’est parce que la femme manque de confiance en elle et redoute l’échec, qu’elle ne parvient pas à prendre du plaisir. A force de chercher à atteindre ce « point culminant » dont parlent tous les magazines, cette fameuse « petite mort » qui vous précipite au bord de l’évanouissement, la femme se fixe parfois, en effet, un véritable challenge qui finalement l’empêche d’atteindre l’état de lâcher-prise nécessaire pour connaître l’extase. Elle souffre alors d’une anxiété de performance qui la stress, et en retour l’empêche de parvenir à cet état de décontraction nécessaire pour un échange amoureux épanouissant.
En savoir plus
La sexualité, Dr Jacques Waynberg, Noëlla Jarousse, éd. Le Livre De Poche.
Questions de femmes, Anne de Kervasdoué, éd.Odile Jacob.