Aborder la question de la contraception avec ses parents

Chaque année, 10 000 adolescentes de moins de 18 ans réalisent une IVG en France, généralement en raison du manque d’information sur les modes de contraception: pilule, préservatif…

A ce sujet, le dialogue est souvent difficile entre enfants et parents…

La contraception: un dialogue délicat

Pour obtenir des informations sur la contraception, les adolescents s’adressent en majorité à leurs copains. En parler à leurs parents est plus compliqué: c’est un peu comme si vous leur avouiez « j’ai déjà couché avec une fille/un garçon ». Pas facile, lorsque aborder la question de la sexualité est déjà un sujet tabou en famille… La culture familiale, les principes moraux, ou le poids de la religion, peuvent expliquer ces réticences. Mais surtout, les parents ne sont pas toujours prêts à renseigner leurs enfants, qu’ils ne voient pas encore comme des adultes.Or, l’opinion des parents sur la contraception influence fortement le comportement des adolescents. L’enquête menée par « Fil santé jeunes », un organisme recevant gratuitement les appels des adolescents, montre ainsi que si une jeune fille pense que ses parents sont favorables à la contraception, elle ne se sentira pas gênée de recourir à la pilule, et se protégera donc mieux. L’arrivée des « années sida » a cependant changé la donne en incitant les parents à discuter de sexualité avec leurs enfants… et à se montrer plus favorables au port du préservatif.

Parler de sa vie sexuelle à ses parents n’est pas une obligation !

Certaines étapes de la puberté peuvent également vous fournir l’occasion de parler du fonctionnement du corps humain… et donc de contraception. L’arrivée des premières règles aide souvent une jeune fille à amorcer le dialogue avec sa mère. Il n’en est évidemment pas de même pour les garçons, qui ressentent en plus souvent la contraception comme « une affaire de filles ». Mais vous ne devez en aucun cas vous sentir coupable de ne pas révéler votre vie intime à vos parents, ou de ne pas leur demander leur autorisation pour prendre la pilule. Comme le confirme Nadège Pierre, de « Fil santé jeunes », vous avez le droit d’avoir votre jardin secret, et adopter ou pas un mode de contraception est une décision qui vous appartient. Le tout est d’être bien informé: n’hésitez pas à vous adresser à votre médecin, votre infirmière scolaire, votre centre de planning familial ou, de manière anonyme et gratuite, à « Fil santé jeunes », en téléphonant au 0800 235 236.