Sevrer bébé … qui décide ?

Vous avez choisi d’allaiter votre enfant au sein mais ne savez pas trop à quel moment arrêter. Votre entourage vous pousse peut-être au sevrage alors que votre enfant nage dans le bonheur lors des tétées, et vous aussi ! Alors…

Qui doit décider du sevrage ?

Différents points de vue…

En France, les mamans sèvrent en moyenne leur bébé vers 3 mois, au moment de reprendre le travail. Elles y sont poussées par le médecin et le conjoint en cas de fatigue et par le psychologue qui voit dans cet acte fusionnel un risque pour l’enfant. Pourtant, les experts d’une étude réalisée par l’OMS en Avril 2001, recommandent une alimentation au sein exclusive pendant 6 mois, puis l’introduction d’aliments complémentaires et la poursuite de l’allaitement jusqu’à un an. Il faut aussi savoir que comme chez tous les mammifères, il existe chez l’homme un âge de sevrage naturel. En comparant différents critères physiologiques chez les mammifères et en les appliquant aux hommes, les anthropologues ont ainsi placé ce moment de sevrage naturel entre… 2 et 6 ans ! Difficile, il est vrai, à concevoir dans notre société ! En effet, c’est bien cette dernière qui rend l’allaitement prolongé anormal… Mais dans les pays du tiers-monde, et même dans certains pays industrialisés comme l’Autriche et la Suède, les mamans allaitent leur enfant bien plus longtemps que chez nous !

Un sevrage en douceur…

Le moment du sevrage dans notre société correspond le plus souvent à la fin des congés maternité. Il est pourtant possible de continuer à nourrir votre enfant après la reprise du travail en lui donnant le sein chaque fois que vous êtes avec lui, voire en tirant votre lait pour la journée. Pour les mamans aux foyers, aucune raison de précipiter le sevrage : contrairement aux idées reçues, l’allaitement prolongé ne présente aucun risque pour l’enfant, ni physiologique, ni psychologique. Par contre, le lait maternel constitue pour le nourrisson, même après un an, une source particulièrement importante d’énergie, de protéines, et de nutriments de grande valeur pour la santé du bébé. Pour la maman aussi, l’allaitement prolongé semble présenter quelques avantages puisqu’il diminue les risques de cancers du sein et de l’utérus, et protège contre l’ostéoporose.

A chacune donc de décider du moment du sevrage, en fonction de ses convictions, de l’attitude de bébé, et de ses possibilités pratiques. L’essentiel ? Opérer un sevrage en douceur. Claude-Suzanne Didierjean, présidente de la Leche League France* se demande en effet  » pourquoi le sevrage ne pourrait pas être un détachement progressif du sein plutôt qu’un arrachement mal vécu par la mère et l’enfant… ? « .

*Association qui favorise une bonne relation mère-enfant à travers l’allaitement : Tel : 01 39 58 45 84.