Angoisse du 8e mois: au secours, il/elle ne me lâche plus!

Tout petit, votre bébé se laissait ballotter de bras en bras, sans rechigner le moins du monde. Brusquement, à 8 mois, il se cramponne à vous et fronce les sourcils à la vue d’un visage inconnu. C’est ce que les psychologues appellent « l’angoisse du 8ème mois ». Un grand pas en avant dans le développement de l’enfant…

Contrairement aux apparences!

De quoi a-t-il/elle peur?

Entre 7 et 10 mois, le bébé réalise qu’il est un être distinct de sa mère. C’est pour lui une sacrée prise de conscience! Car durant les premiers mois de sa vie, il vit dans l’illusion qu’elle et lui ne font qu’un. Elle répond quasi instantanément à toutes ses demandes – ce qui est une bonne chose car le nourrisson n’a pas encore la maturité psychique pour supporter la frustration – et il vit dans l’illusion de la toute puissance: il pleure, maman arrive; il a faim, maman lui tend le sein ou le biberon… Au fil des mois pourtant, la mère répond moins vite à ses demandes, se sépare plus souvent de son bébé. De son côté, lui affine sa perception de l’environnement: il reconnaît de mieux en mieux les visages, distingue les familiers des inconnus; il se rend compte des départs de sa mère. Il réalise donc qu’elle n’est pas une partie de lui. D’où une terrible angoisse: celle de la perdre. Angoisse d’autant plus forte qu’à cette période, le bébé n’a pas la notion du temps, ni de la permanence. Une personne ou un objet hors de sa vue n’existe pas pour lui. Aussi lorsque sa mère est absente, il ne sait si elle va revenir. « Si un étranger remplace sa mère auprès de lui, il « projette » toute sa peur sur cette personne », expliquent Christine Schilte et le Professeur Marcel Rufo, dans le livre Elever bébé (éd. Hachette)..

Angoisse du 8e mois

Comment réagir?

Cette « crise » dure plusieurs mois, mais son intensité varient selon les enfants.

A éviter:

  • les séparations de plusieurs jours- les changements importants dans son environnement humain et matériel: entrée en crèche, nouvelle baby sitter…
  • partir « en douce » sans le/la prévenir, car cela peut le/la plonger dans l’angoisse au moment il/elle vous cherchera.

Conseils à suivre:

  • prenez-le/la dans vos bras lorsqu’il/elle le demande: il/elle a besoin de se sentir rassuré(e) et protégé(e).
  • en présence d’un inconnu, laissez-lui le temps de l’apprivoiser.
  • si vous ne pouvez éviter un changement de nounou ou l’entrée à la crèche durant cette période, prévoyez une période d’adaptation et prenez le temps de lui expliquer la situation – téléphonez-lui pendant vos absences.
  • jouez à cache-cache, coucou-caché… afin de l’aider à prendre conscience de la permanence des personnes et des objets.Enfin, retenez que si cette période n’est guère facile à vivre pour vous autant que pour votre enfant, elle n’en demeure pas moins très structurante et très positive pour son développement psychique!