Du nounours des premiers jours à la Game Boy, l’enfant ne cesse de jouer. Rien de plus naturel à cela, c’est ce qui va lui permettre de grandir et de s’ouvrir aux autres. Pour Anne Bacus, psychologue et auteur d’un livre sur le jeu, jouer, c’est essentiel. La preuve…
Le jeu, un phénomène naturel
» L’enfant joue comme il respire. C’est indispensable à son développement « , souligne Anne Bacus. Indispensable, car le jeu lui permet d’apprendre : dès son plus jeune âge, quand bébé tend sa main pour attraper un mobile, il tente déjà, de cette manière, d’appréhender l’espace… Un peu plus tard, le jeu va lui permettre d’exercer ses capacités physiques, manuelles et intellectuelles (il invente ses propres histoires et » conceptualise « )… Le jeu donne aussi l’opportunité à l’enfant d’intégrer un certain nombre de règles sociales : en jouant avec les autres, il apprend à attendre son tour, à savoir perdre. De même, en reproduisant ce qu’il a pu voir dans son entourage, il assimile peu à peu un certain nombres de règles sociales. En rouspétant, par exemple, une poupée qui n’est pas sage, il intègre ses propres limites, qui lui sont imposées.
Jouer de façon équilibrée
Pour s’épanouir, l’enfant a besoin d’activités diverses : il jouera seul pour rêver, avec les autres pour développer son sens de la sociabilité, et avec ses parents pour être stimulé par un adulte capable de lui expliquer des règles, par exemple. » L’important, c’est d’équilibrer les différents types de jeux « , souligne Anne Bacus : ceux où il y a des règles, les jeux affectifs ( poupée, nonours), créatifs et physiques. Pour Anne Bacus, les meilleurs jouets sont ceux qui en font le moins : car plus le jouet est simple, plus l’enfant sera acteur du jeu. Les jeux bardés d’électronique seront donc remisés au placard!
Parents, n’imposez rien!
Certains parents sont tentés de proposer des jeux dits » éducatifs » à leurs enfants, c’est-à-dire destinés à leur faire acquérir un savoir ciblé. Il n’y a pas d’inconvénient à cela, dans la mesure où l’activitée reste perçue comme ludique. Sinon, elle s’apparente à du parascolaire, et devient une contrainte. » Tous les jeux sont éducatifs » rappelle Anne Bacus. Il faut certes donner à l’enfant les moyens de jouer (feutres, pâte à modeler…) mais ne rien imposer. Pas question de faire de lui un futur Picasso dans sa période bleue en lui interdisant les autres couleurs ! L’enfant doit garder toute liberté de créer : on peut jouer avec lui, mais en se mettant à son service.
Il joue encore, et alors?
Par ailleurs, inutile de s’affoler si un enfant joue jusqu’à un âge » avancé « . » Le seul souci, c’est un enfant qui ne joue pas. Il est ou malade, ou malheureux « , rappelle Anne Bacus » Et un enfant malade est en voie de guérison quand il se remet à jouer « . Alors, surtout, n’humiliez pas votre pré-ado s’il affectionne encore ses Playmobile… » A ton âge, tu joues encore à ça ? « , est à proscrire définitivement de votre vocabulaire !
Il y a bien d’autres moyens pour faire évoluer sa maturité…