Il/Elle veut dormir avec nous…que faire ?

Face aux angoisses nocturnes de leurs enfants, les parents sont souvent désemparés. Que faire quand votre enfant insiste pour dormir avec vous ?

Entre l’envie de lui céder et la nécessité de préserver un espace intime, le choix est parfois difficile à faire.

Dédramatiser

Tous les enfants éprouvent, à un moment donné, le besoin de dormir avec leurs parents :  » C’est un passage obligé dans la vie de tout parent. Le plus important est de savoir comment réagir sans culpabiliser l’enfant sur ses agissements nocturnes « , commente la psychologue clinicienne Brigitte Berméjo. L’idéal réside dans une intégration progressive de la notion de frontière.  » L’enjeu, c’est d’inculquer la notion d’espace personnel. A chacun son territoire. Il a sa chambre, vous avez la t, comme les ombres, et la réalité « . Au-delà de la peur du noir, l’enfant peut aussi être stressé par sa place au sein de la famille et par un sentiment d’insécurité.  » Souvent, ce sont les craintes des parents qui se répercutent sur les enfants : peur que l’enfant décède pendant son sommeil, par exemple. Il peut aussi sentir des situations conflictuelles qu’on ne lui explique pas : grossesse de la mère, déménagement, disputes. L’enfant s’interroge aussi sur ce que font ses parents dans leur chambre « , analyse la psychologue. Il faut donc savoir décoder ce que cac nuit. Il faut donc savoir décoder ce que cachent ces angoisses. Souvent, le simple fait d’en parler les fait disparaître.

Elle veut dormir avec nous

Céder ou être ferme ?

 » Je serais plutôt clémente avec le tout petit enfant, avoue Brigitte Berméjo. Celui-ci ne peut pas passer du ventre de sa mère au lit sans une période de transition « . Progressivement cependant, il faut lui apprendre à dormir seul. C’est un processus incontournable de l’individuation. Pour cela, il faut user de fermeté tendre :  » Il faut aider l’enfant à faire la transition en lui offrant des compensations : veilleuse, doudou, et en instituant un rituel du coucher « , souligne la psychologue. La parole va jouer un rôle important. Les mots viennent rassurer l’enfant.  » Beaucoup d’enfants craignent l’abandon du sommeil. Un seul  » à demain  » peut faire disparaître cette crainte, insiste Brigitte Berméjo. La simplicité se révèle toujours payante car elle permet de comprendre la situation. Il suffit de lui dire :  » Tu vois, les parents dorment ensemble, mais toi aussi plus tard… Pour le moment, toi, tu as ton doudou « , et tout devrait rentrer dans l’ordre… « .

En savoir plus:

  • Le sommeil, le rêve et l’enfant , Marie-José Challamel et Marie Tirion, éd. Ramsès.
  • Mon enfant dort mal , Marie-José Challamel, éd. Poche, 1997
  • Moi, la nuit, je fais jamais dodo , Pier Nemet, éd. Fleurus, 2000

Livres pour les enfants:

  • Max ne veut pas aller se coucher , Dominique St Mars, éd. Calligram.
  • Il y a un cauchemar dans mon placard , Mercer Mayer, éd.

Gallimard, collection Folio Benjamin.