Enfant de famille recomposée

Entre sa mère, sa belle-mère, son père, son beau-père, les enfants de sa belle-mère, ceux du beau-père, ceux nés de leurs nouvelles unions… il y a parfois, pour l’enfant de la famille recomposée de quoi y perdre son latin !

Comment l’aider à trouver ses repères ?

De nos jours, observe Denise Rebondy, psychothérapeute, auteur de D’où je viens, moi?, nombre d’enfants sont insuffisamment, ou mal, voire pas du tout, repérés dans leur lignée. Et cela entraîne chez eux un grand désarroi. Car l’enfant en manque de repères sur sa filiation, va se construire son propre univers intérieur à partir des bribes d’informations qu’il aura reçu. Mais, cela donnera une « ossature » floue, imprécise sur laquelle il aura du mal à s’appuyer pour grandir. « Or, l’enfant peut très bien intégrer tous ces changements familiaux, à condition d’être bien informé par son père et/ou sa mère », précise Denise Rebondy. Aussi, conseille-t-elle aux parents de faire avec l’enfant le dessin de son arbre généalogique. En pouvant se représenter mentalement d’où il vient, il parviendra mieux à se situer et grandir.

Comment procéder?

Partez de l’enfant et donnez-lui la place centrale, explique Denise Rebondy. « Ses ascendants lui sont donnés, ils sont pour lui, ils sont à lui. Si tel enfant change un jour de foyer, le nouveau foyer entrera dans son histoire ». Proposez-lui de placer son père et sa mère. Laissez l’enfant choisir le sens de son arbre et veillez ensuite à la cohérence de la direction choisie: « arbre-ramure » (parents, grands-parents situés au-dessus de l’enfant, au niveau des branches) ou « arbre-racines » (ascendants se situant sous l’enfant, au niveau des racines). « Dans le premier arbre, la sécurité est donnée par le fait d’être tenu par les parents ; dans le second, elle est donnée par l’enracinement », précise la psychothérapeute. Autre conseil: l’enfant va spontanément placer son papa et sa maman à gauche ou à droite. Ce sera à l’adulte de veiller à placer toutes les femmes de l’arbre du même côté et tous les hommes du côté opposé.

La réalisation de l’arbre peut se faire en plusieurs temps. Commencez par l’arbre minimal: l’enfant, son père et sa mère ; puis ses grands-parents. Introduisez ensuite le(s) nouveau(x) compagnon(s) en les/l’inscrivant à côté, au même niveau, du parent avec lequel il va vivre en couple.  » Les enfants qui vivent des situations familiales complexes sont souvent rassurés de voir que tous les arbres se ressemblent au départ », souligne Denise Rebondy. « Comme tous les autres enfants, ils ont une maman et un papa ».

D’où je viens, moi ? Accompagner un enfant dans la découverte de son arbre généalogique, Denise Rebondy, éd. Retz (1997). Le livre ne figure plus dans le nouveau catalogue des éditions Retz, mais peut être commandé par les libraires à la Sodis (référence : 9403998)

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