La bio : effet de mode ou conviction ?

Depuis quelques années, scandales alimentaires obligent, la bio a le vent en poupe.

Pourtant, loin d’être une simple mode, il s’agit bel et bien d’une tendance de fond, un engagement pour l’avenir de la terre et de l’homme.

En quelques années à peine, la bio s’est popularisée et est sortie du ghetto dans laquelle elle était longtemps restée confinée. Aujourd’hui, les supermarchés proposent tous des produits bio, certains ont même développé leurs propres marques contribuant ainsi au développement général de cette agriculture respectueuse de l’environnement.

L’esprit pionnier

Pourtant, la bio n’est pas un phénomène nouveau, puisque ses origines remontent aux années 20. En France, elle se développe réellement à partir des années 60, lorsque ses pionniers prennent conscience des dégâts de l’agriculture intensive sur le bétail (qui meurt) et les terres (hyperpolluées et devenues infertiles). Quelques agriculteurs en marge du système dénoncent cette course à la productivité et choisissent de cultiver les terres autrement en bannissant une fois pour toute le recours aux produits chimiques de synthèse. Il leur fallut beaucoup de courage et de persévérance car ce n’est que dans les années 80 que la bio fut officiellement reconnue. Quant aux premières subventions, elles ne datent que de… 1992 !

Un état d’esprit

« La bio est non seulement un mode d’agriculture plus sain, mais aussi un état d’esprit respectueux de l’homme et de la nature… une contribution pour la protection du patrimoine que nous léguerons à nos enfants », peut-on lire dans La bio, mode d’emploi de Cécile Le Cardinal et Bettina de Cosnac (éd.Marabout). « Le but est de produire sans nuire, donc sans détruire, et en faisant mieux même, car en agriculture bio, on renouvelle les ressources », note le Dr Lylian Le Goff. Le compost utilisé en engrais reconstitue les sols. Idem pour la rotation des cultures, qui, contrairement aux monocultures pratiquées à outrance jusqu’à l’épuisement total des sols, procure à la terre le temps nécessaire pour se reconstituer. Les animaux sont respectés. On leur laisse le temps de grandir et d’engraisser sans les bourrer d’accélérateurs de croissance ou d’antibiotiques ; on leur accorde l’espace vital nécessaire pour se développer sainement ; l’alimentation qui leur est fournie est bio.

Authenticité et simplicité

La qualité, cela se paye bien sûr. Selon les enquêtes, la bio reviendrait entre 10 et 30% plus chère que les produits issus de l’agriculture intensive. Mais qui a goûté à la bio remarque bien vite que l’on est plus facilement rassasié en mangeant des produits bio, particulièrement avec les produits végétaux riches en fibres alimentaires. La bio incite aussi à se tourner vers une alimentation plus végétale, où céréales et légumineuses, peu onéreuses, peuvent alterner avec la viande, beaucoup plus chère. Enfin, la bio permet également de manger plus naturellement, en retrouvant le goût des aliments et l’authenticité des saveurs, la simplicité des modes de préparation et de cuisson, autant d’éléments conformes aux recommandations des nutritionnistes en matière de prévention du surpoids et des maladies de civilisation.

Fêtons la bio!

Toutes ces valeurs seront à l’honneur lors de l’opération nationale Printemps Bio, organisée par les divers acteurs de la filière et soutenue par le Ministère de l’agriculture, du 12 au 20 mai prochains. Des actions en restauration collective, des journées portes ouvertes dans les fermes et exploitations viticoles, des opérations dégustations sur les marchés, des activités pédagogiques en milieux scolaires… Bref, de quoi faire la fête en bio…

Les sites:

www.printempsbio.com: pour le programme détaillé des diverses manifestations région par région.

www.vivrebio.com: vente de produits bio et informations sur les diverses manifestations, salons, foires, adresses de producteurs, restaurants, etc.

Les livres:

– Bio, mode d’emploi,Cécile Le Cardinal et Bettina de Cosnac, éd.Marabout.

– Manger Bio, Dr Lylian Le Goff (mise en vente le 17 mai), éd.Flammarion collection Dominos

.- Le Guide Hachette du Bio

– Les produits bio, éd.La Plage