Fantasme ou perversion?

Fantasme ou perversion

Entre fantasme et perversion, difficile de savoir où se situe la limite. En se laissant aller à leur imaginaire sexuel, beaucoup ont l’impression de « jouer un jeu pervers » et culpabilisent. Pourtant, aimer se faire ligoter, insulter ou même cravacher n’est pas forcément une perversion.

Elisa imagine faire l’amour à plusieurs, Martin rêverait de lécher un sexe d’homme histoire de « savoir ce que ça fait », Fred insiste pour sodomiser sa partenaire, et Marion repense fréquemment aux discours salaces que lui tenait son ex. Tout le monde a des fantasmes. Ils sont plus ou moins conscients ou censurés mais tout homme ou femme a des images mentales érotiques pour créer ou augmenter son désir. Ces scénarios sont plus ou moins forts, clairs ou précis. Ils vont du fantasme « blanc », sans image, avec des sensations ou des émotions uniquement – aux mini-scénarios très détaillés établis à partir d’une expérience spécifique imaginaire, souhaitée ou revécue. Un fantasme évolue, change. L’individu peut passer à l’acte ou non: ce n’est pas du tout obligatoire pour ressentir du plaisir ou de l’excitation.

La perversion: un carcan érotique

carcan érotique

Au contraire, le scénario pervers est toujours le même: l’individu se repasse sans cesse les mêmes images figées en tête. Le pervers vit dans un carcan érotique incontournable et est obligé de passer à l’acte pour arriver au plaisir et/ou au désir. Une femme peut rêver d’être attachée, fouettée ou frappée. Cette idée l’excite: c’est un fantasme et non une perversion car son scénario reste du domaine de l’imagination. Même si elle devait passer à l’acte, on ne peut la qualifier de perverse. Car elle n’est pas obligée d’en passer par là pour être excitée.

Elle peut se livrer, avec le consentement de son partenaire, à un jeu érotique qualifié de « pervers », mais peut par ailleurs connaître le plaisir sexuel par une relation dite « normale »: elle n’est pas perverse. Donner du piquant à sa relation en jouant un jeu n’est pas une perversion. Si les deux partenaires sont d’accord, que chacun y trouve son compte, il s’agit simplement d’un jeu érotique.En revanche, la perversité arrive quand le passage à l’acte devient obligatoire.

C’est une monomanie où le plaisir ne peut être obtenu qu’au travers et exclusivement par la réalisation de sa perversion. A l’image de la pédophilie, la pratique perverse devient vraiment grave dès lors qu’il n’y a pas consentement des deux partenaires. On parle alors d’abus sexuel, une perversion grave, où la société a forcément son mot à dire.

EN SAVOIR PLUS:

Site:

Site officiel du Syndicat National des sexologues et Sexothérapeutes (SNSS). Ce portail permet de tester sa sexualité, de trouver un sexologue ou un sexothérapeute, de faire le point sur l’actualité, les congrès et les formations en matière de sexologie.

A lire:

  • Plaisirs et défis du lien amoureux, Michel Pruneaux, VLB éditeur. Comment réconcilier désir érotique et engagement amoureux.
  • Dictionnaire des fantasmes et des perversions, Brenda B.Love, Bibliothèque Blanche. Un dictionnaire complet qui commente et explique tout ce qui peut exister en matière de perversions et de pratiques amoureuses.