Anima, Animus : la part de l’autre sexe en nous

Là où la plupart des psychanalystes affirment que la composante féminine en l’homme est directement issue de l’image qu’il a de sa mère et de la relation qu’il entretient avec elle, et que de la même manière, la composante masculine de la femme a directement à voir avec son vécu du père, C G Jung, psychanalyste, nous invite à élargir notre vision et à intégrer à la dimension de l’histoire personnelle des éléments ayant à voir avec la mémoire collective, universelle…

C’est ainsi que Jung se pencha sur l’étude de deux concepts qu’il nomma  » anima  » (part féminine de l’homme), et  » animus « , (part masculine de la femme).

Pour mieux saisir ces deux entités, prenons l’exemple de l’homme. Il a en lui, à priori et avant même d’en avoir fait l’expérience, une image de la femme, une représentation du féminin. Cette image concentre à la fois ce qu’il attend d’une femme, comment il se représente la femme, mais aussi, la partie féminine de son être contre laquelle il se défend souvent. Il s’agit en somme selon Jung d’un ensemble de traits qui donnent lieu à un idéal de la femme, que l’homme veut atteindre. Et se confrontent sans cesse pour lui cet être idéal, auquel il aspire, et la femme, réelle, celle avec qui il rentre en relation, avec qui il crée, avec qui il compose…

Il en va de même pour la femme. Toute femme a en elle une représentation et un vécu du masculin donnant lieu à cet être, selon elle et pour elle parfait, qui doit cohabiter avec son vécu de l’homme au quotidien.

Anima

Pour Jung, l’anima et l’animus sont des images virtuelles… Qu’entendait-il par virtuelles ?
Il s’agit en fait de dispositions inconscientes à la relation à l’autre sexe, avant toute expérience. Ces dispositions inconscientes sont issues de notre mémoire collective, et dans un sens, de l’histoire même de l’humanité. Comme si l’anima était un vase, suscitant chez l’homme l’envie, le désir de rencontrer le féminin, d’en faire l’expérience. Expérience qui vient remplir ce vase.

Naturellement, le vase vide suscite chez l’homme et chez la femme l’envie de le remplir. Le vase devient alors le réceptacle de leurs envies et de l’expérience qu’ils vont faire, respectivement, du masculin et du féminin. Le vase est en chacun, fruit de l’inconscient collectif. Ce qui remplit le vase est de l’ordre de l’individuel.

L’anima et l’animus sont donc deux concepts qui sont au premier abord simples mais qui au fur et à mesure que l’on tente d’en saisir la profondeur, s’échappent et se complexifient !

Retenons simplement que nous avons un penchant naturel à vouloir faire l’expérience de l’Autre, cet être de l’autre sexe, et que nous sommes poussés par un idéal de cet Autre qui se heurte parfois à la réalité de la relation… A nous de composer avec tout cela, et d’établir un équilibre heureux entre nos aspirations et ce que la réalité nous offre… Quelle aventure