Que signifient nos fantasmes ? Le fantasme de zoophilie

Reconnaître La zoophilie

Tabou, le fantasme de zoophilie est pourtant plus répandu qu’on ne le croit. Analyse.

On imagine la zoophilie réservée à quelques « pervers » sexuels. On se trompe. Selon le rapport Kinsey, 17% des garçons américains de milieu rural ont eu au moins une relation sexuelle avec un animal. Un chiffre estimé au début des années 50. Depuis, la pratique aurait largement augmentée: « Théoriquement, tout ce qui relève de la « zoophilie » est interdit « , commente ce propriétaire d’un sex-shop parisien. « Théoriquement, reprend-il aussitôt. Car dans les faits, c’est largement toléré ». Effectivement: « Il y a 10 ans, on vendait une cassette « zoo » 1 000 francs, reprend ce professionnel. Aujourd’hui, la moyenne est de 300 francs: c’est la preuve irréfutable qu’elles se vendent très bien ». Dans son propre magasin, pourtant peu volumineux, le rayon « zoo » est largement fourni en cassettes vidéo et magazines. Si la zoophilie comprend sans doute autant de variantes qu’il existe d’espèces animales, les animaux les plus souvent mis en scènes sont les poneys, les ânes, les chevaux ou les moutons. Et bien sûr le bon vieux toutou de famille. Avec l’urbanisation galopante, c’est aujourd’hui LA guest star du fantasme de bestialité. Pour qui aurait du mal à s’imaginer une telle pratique, les fantasmes « zoo » courants sont – en quelques mots – la masturbation de l’animal, la fellation (zoofellatio), l’introduction de la verge de l’animal dans le vagin et/ou l’anus ou la pénétration de l’animal par les mêmes voies. Voilà pour la technique.

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Le grand frisson du fruit (ultra) défendu

Le grand frisson du fruit (ultra) défendu

Quand les statistiques du rapport Kinsey sont apparues, personne ne s’est réellement étonné: les garçons sont comme ça. En revanche, quand la sexologue américaine Nancy Friday (1) révèle au début des années 90 que le fantasme « zoo » est assez courant et cru chez les femmes, on crie au scandale. Elle l’explique pourtant facilement: fantasmer un rapport avec un animal pour une femme c’est « le grand frisson du fruit défendu sans l’angoisse de savoir ce que son partenaire pourra penser d’elle le lendemain ». CQFD. Quoi qu’on lui fasse – ou qu’il vous fasse – un chien ne vous jugera jamais.

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Quand l’homme s’imagine lui-même passif avec un animal, « c’est souvent pour expérimenter des sensations anales que la femme ne veut pas – ou ne peut pas – procurer », explique Nancy Friday (2). Re-CQFD. Mais « c’est quand l’animal est accouplé à une femme que ces fantasmes ont leur charge de plaisir plus intense pour un homme », explique la sexologue. L’explication habituelle est que les hommes se complaisent ainsi à avilir totalement la femme. L’américaine avance une toute autre explication: « Pour l’homme, la femme-faisant-l’amour-avec-un-animal est un rêve. Voici une femme comme ils n’en ont jamais vu, si chaude sexuellement qu’elle saute sur tout ce qui se présente. Voici une femme qui veut faire l’amour d’une façon impersonnelle, non intime, non engagée. Si elle s’abaisse au « niveau animal », qu’importe? ». Ainsi, pour l’homme, la femme qui couche avec son chien proclame qu’elle est comme lui: impudique, déchaînée, sans arrière-pensée de culpabilité. C’est le sexe à l’état pur, le sexe bestial. Les hommes fantasmant sur la bestialité s’identifient finalement beaucoup à l’animal. Ils se comparent même souvent à lui: « L’approche masculine est celle d’un ingénieur: c’est la technique, la mécanique de l’affaire qui les intéresse », explique Nancy Friday. Pour des hommes peu sûrs de leurs performances sexuelles, le chien de la famille est idéal pour prendre le relais: ses mensurations sont plus importantes que les leurs, l’orgasme canin est plus long, le sperme s’écoule de façon permanente, et surtout, un animal ne peut être un véritable rival. Dans les témoignages recueillis par l’américaine, l’homme passe souvent le relais au chien de la famille pour satisfaire une partenaire « insatiable »: « Comme le ferait un bon camarade, la bête terminera pour lui le travail. Le toutou de la maison, ce soir du moins, lui permet d’oublier son angoisse de mâle « . Bon toutou, va !

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