En France, plus d’un million d’individus souffrent de troubles obsessionnels compulsifs, soit 2 à 3 % de la population. Rituels de lavage, de ménage, de vérification…. Comment en venir à bout? Aujourd’hui, les thérapies cognitivo-comportementales sont reconnues comme un moyen efficace de lutter contre les « TOC ».
Une religion qui ronge de l’intérieur
« C’est comme un deuxième petit cerveau qui prend la place de l’autre, c’est comme une religion qui me ronge de l’intérieur… ». Aujourd’hui, Héloïse réussit enfin à prendre du recul. Après avoir longtemps dissimulé ce qu’elle appelle encore ses « choses honteuses », sa vie commence tout juste à être un peu plus simple. Presque finis les rituels qu’elle accomplissait de peur qu’il n’arrive malheur à sa famille: « je me sentais toujours investie d’une responsabilité dans le destin de mon entourage, explique-t-elle. Cela me conduisait à faire toutes sortes de prières le soir avant de me coucher, toujours dans le même ordre, pour les protéger. Aujourd’hui, je parviens à être plus souple avec moi ». Comme près d’un million de Français, Héloïse souffre, en effet, de troubles obsessionnels compulsifs. « Troubles obsessionnels » car il s’agit d’idées récurrentes s’imposant à l’esprit de l’individu et qu’il n’arrive pas à chasser, même si il reconnaît leur absurdité. « Compulsifs » car les pensées obsessionnelles appellent le rituel et que le besoin irrépressible d’accomplir des gestes répétitifs pour chasser l’angoisse se nomme « compulsion ».
Comment comprendre les TOC ?
Les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) sont des troubles mentaux caractérisés par des pensées obsédantes et des comportements répétitifs, appelés compulsions. Les TOC peuvent prendre différentes formes, tels que le lavage excessif des mains, le besoin de vérifier plusieurs fois si une porte est fermée, le besoin de ranger les objets de manière symétrique, l’envie irrépressible d’acheter etc.
Ces comportements sont souvent motivés par une anxiété intense et le besoin de réduire cette anxiété en accomplissant les rituels compulsifs. Cependant, ces comportements deviennent souvent envahissants et interfèrent avec la vie quotidienne.
Il faut comprendre que les TOC ne sont pas simplement des habitudes excentriques, mais des troubles cliniques qui peuvent causer une détresse significative. Le traitement des TOC peut inclure une combinaison de thérapie comportementale, de thérapie cognitivo-comportementale et, dans certains cas, de médicaments.
Affronter les symptômes dans la réalité
Face à ces troubles, l’approche thérapeutique consiste le plus souvent en une combinaison de traitement antidépresseur et de thérapies dites « comportementales ». « Ces thérapies partent de l’observation qu’il est indispensable d’affronter les symptômes dans la réalité et qu’il ne suffit pas de -les évoquer pour parvenir à les dépasser », explique le professeur François Ferrero. Ainsi, le thérapeute de Célia, jeune femme obsédée par la contamination, lui demande-t-il de se confronter à la situation la plus angoissante pour elle: lui serrer la main après qu’il l’ai frotté contre la semelle de sa chaussure, puis se la passer dans les cheveux.
Une expérience toujours très difficile à surmonter: « Pour l’instant, je finis toujours l’exercice en pleurs, explique Célia. En parallèle, la jeune femme prend aussi des antidépresseurs: « avec le traitement, mes rituels ont diminué depuis six mois et j’espère bientôt retrouver une vie normale », conclut-elle.
Reste qu’après avoir constaté les bienfaits des antidépresseurs et des thérapies cognitivo-comportementale, la recherche a cependant une nouvelle tâche à remplir: déceler la part biologique de ces troubles grâce à l’imagerie cérébrale.
Voici d’autres sources pertinentes à explorer :
Pour en savoir plus :
- A.F.T.O.C (Association de personnes souffrant de TOC)14610 Villons-Les-Buissons Tél/fax : 02 31 44 03 81
- http://www.aftoc.fr.st/
- www.alaphobie.com
- Je ne peux m’arrêter de laver, vérifier, compter, Alain Sauteraud, éd.Odile Jacob