Le phénomène: le family bed

Pour pallier l’angoisse qui se manifeste au moment du coucher lors de la séparation où à l’occasion des réveils nocturnes, de plus en plus de parents américains décident de faire dormir leurs enfants avec eux. Cette tendance à donné naissance aux concepts de « family bed » (lit familial ») et « co-sleeping »(dormir ensemble). Aujourd’hui on estime que 25 à 30% des parents américains dorment avec leurs enfants au moins une partie de la nuit.

Beaucoup de parents qui défendent cette pratique racontent le même cheminement. Le « family bed » est rarement une philosophie préalable à la naissance de l’enfant, mais plutôt une solution pratique aux problèmes de réveil nocturne. La mère commence par faire dormir le bébé avec elle lorsqu’elle allaite pour éviter de se lever la nuit. Lorsqu’elle essaie par la suite de le faire dormir tout seul et que ce dernier manifeste un refus obstiné, elle garde l’enfant dans le lit parental. Dans d’autres cas, les parents commencent à prendre l’enfant dans leur lit lors des réveils nocturnes.

Certains enfants finissent ainsi par dormir avec leurs parents jusqu’à l’âge de cinq à neuf ans. Pour faire de la place dans le lit, les parents achètent des matelas de très grande taille qu’ils posent souvent par terre (pour éviter les chutes) ou bien alignent plusieurs matelas par terre.Cette manière de dormir ensemble semble convenir à un grand nombre de parents pour plusieurs raisons. D’abord, les parents qui travaillent estiment que cela leur permet de passer plus de temps avec les enfants. Puisque leurs moments en commun pendant la journée sont limités, pourquoi ne pas partager les nuits ?

Par ailleurs, beaucoup de parents ont l’impression de donner ainsi de la chaleur humaine à leurs enfants, de favoriser le « bonding » (lien, attachement) et surtout de ne pas les traumatiser avec la séparation du coucher. Ils considèrent que laisser pleurer un enfant pour s’endormir ou le laisser pleurer pendant la nuit est inhumain. Ces parents disent suivre leur instinct en choisissant ce qui leur semble le plus adapté à la demande formulée par l’enfant. Beaucoup de pédiatres américains soutiennent cette ligne de conduite et, dans la mesure où les deux parents sont en accord sur le sujet, encouragent le « co-sleeping ».

Cependant, des pédiatres de renom comme T.B.Brazzelton ont pris position contre le « family bed ». L’argument principal est que les parents courent le risque d’étouffer leur enfant durant la nuit. Mais Brazzelton a été obligé de modérer ses propos lorsqu’un grand nombre de parents lui ont fait part de leur enthousiasme et des bienfaits de cette manière de dormir. Par ailleurs, le family bed ne manque pas de poser la question de l’épanouissement de la vie sexuelle des parents et de l’inceste.* « Mothering instincts are gaining recognition », by Susan Martin, parentsplace.com.

En savoir plus:

– www.pampers.com
– www.parentsplace.com