Ateliers d’éveil pour bébés ?

Votre enfant est à peine né que l’on vous suggère déjà de l’inscrire à un atelier d’éveil musical ou sensoriel ou un club de bébés nageurs… Oui mais, ces activités -payantes- sont-elles un plus pour son éveil ? Quelques questions à se poser avant de se lancer !

Bébé performant = bons parents ?

Pour quelles raisons sommes-nous attachés aux performances de notre enfant ? Est-ce pour les accélérer que nous envisageons de l’inscrire dans un atelier pour bébé, et pourquoi pas dès sa naissance… ? C’est possible puisque certains centres d’éveil moteur accueillent les nouveaux-nés. Marcher tôt, parler tôt, lire tôt : les prouesses de notre chérubin nous comblent. Ne sont-elles pas aussi une vitrine de notre réussite ? Manquons-nous de confiance en nous au point de sous-traiter l’éveil de notre bébé ? Compensons-nous un manque de temps à lui consacrer par des activités encadrées et payantes ?  » La mode actuelle est de stimuler son enfant, de lui faire faire des choses et surtout de dépenser de l’argent pour cela, déplore la psychologue Chantal de Truchis. Le désir de précocité est alimenté par la pression commerciale. Cela crée une tension chez les parents, qui veulent être à la hauteur et tellement en faire qu’ils se sentent incompétents.  » Or, jusqu’aux 15 mois de l’enfant, même dans un petit appartement en ville, il est possible d’aménager l’espace de façon satisfaisante pour son éveil. Un tapis où l’installer sur le dos quand il ne s’assoit pas encore seul, des objets adaptés à sa maturité qu’il essaiera de saisir et dont il explorera ensuite toutes les possibilités, des coussins, un canapé à escalader, des cubes…

Un bain affectif dans lequel l’enfant apprend par lui-même

Faisons-nous confiance aux capacités de notre enfant ? Si oui, inutile de le stimuler sans cesse.  » Dans un bon contexte affectif, quand l’enfant est heureux et en confiance, il ne s’arrête jamais d’explorer, de découvrir et de progresser par lui-même, sans être dépendant des adultes, explique la psychologue. Il découvre à l’intérieur de lui-même le plaisir de bouger et d’enrichir ses expériences. Un enfant dont on respecte les capacités à développer ses propres initiatives sera calme, curieux, dynamique et joyeux, et ses acquisitions, solides.  » Inutile donc de brûler les étapes. Des enfants sur-stimulés, Chantal de Truchis en rencontre d’ailleurs beaucoup.  » Ils sont souvent tendus, inquiets car toujours en demande vis-à-vis des adultes. De ce fait, vers 2, 3 ou 4 ans ils deviennent très difficiles.  » Peu de gens disposent d’une piscine chez eux. Alors, payer des séances dites de  » bébés nageurs « , pourquoi pas ?  » A condition que cela soit un plaisir pour l’enfant d’être dans l’eau, entre son père et sa mère. Ce qui serait embêtant, c’est d’en profiter pour lui faire faire des mouvements « , nuance Chantal de Truchis.

Les maîtres mots qui président à l’éveil des bébés ?  » Confiance « ,  » plaisir  » et  » liberté « . Avec eux en tête, on peut si on le désire tester tous les ateliers d’éveil sur le marché !

En savoir plus :

« L’éveil de votre enfant « , Chantal de Truchis, Albin Michel, 2002