Mon ado rougit tout le temps, c’est normal?

L’adolescence est une période où l’on découvre péniblement son corps et sa sexualité. Très souvent, l’adolescent(e) éprouve alors des complexes physiques, se sent mal dans sa peau et cela transparaît physiquement : il/elle est envahi(e) par des crises d’acné, rougit pour un rien… On le/la sent mal à l’aise lorsque certains sujets sont abordés, ou au milieu d’un groupe. Karine Peltier, psychiatre, nous explique pourquoi le rouge monte un peu trop souvent aux joues de nos adolescents… et quels comportements il convient alors d’adopter !

Il/elle rougit : pourquoi ?

Le rougissement est la manifestation physique d’un malaise intérieur. Selon la psychiatre Karine Peltier,  » l’adolescent éprouve un sentiment de honte vis à vis de son corps. De plus, il ressent souvent des sentiments d’infériorité vis à vis d’autrui et c’est pourquoi les rougissements sont fréquents lorsqu’il doit s’exprimer face à un groupe. Il peut être aussi très mal à l’aise si on lui demande d’évoquer des sujets liés à la sexualité « . Rappelons que l’adolescent lutte pour sortir de l’enfance et qu’en même temps il n’est pas dans l’âge adulte. C’est donc un passage extrêmement difficile où il supporte mal d’être mis au devant de la scène. En outre, comme le précise Karine Peltier,  » l’adolescent victime de rougissements a le sentiment, à raison, que tout le monde s’en aperçoit; ce qui vient accentuer ce phénomène et provoque une sorte de réaction phobique. Plus il rougit et plus il a peur de rougir, et plus il rougit… « . C’est pourquoi il est primordial de lui apporter du réconfort.

Comment l’aider à se sentir mieux ?

A bannir : les moqueries… car les rougissements risquent alors de devenir chroniques.  » L’adolescent est tout à fait conscient qu’il rougit et ça ne sert à rien de le lui rappeler, ajoute Karine Peltier. Il faut, au contraire, le soutenir narcissiquement, en lui adressant des paroles réconfortantes, des compliments et des encouragements « . Il convient aussi de ne pas attirer l’attention sur lui en le sollicitant sur des sujets qui le mettent mal à l’aise. Enfin, il peut être judicieux de lui donner la possibilité de trouver d’autres modes d’expression que la parole.  » Des activités artistiques ou sportives lui feront le plus grand bien pour regagner confiance en lui, conseille la psychiatre. Elles lui permettront de surcroît de prendre la parole au sein d’un groupe, puisque c’est surtout là qu’il éprouve un malaise…

«