Comment choisir : Bijoux, chaussures, lingerie ?

En bons fétichistes que nous sommes, les vêtements, les  » prêts » et les accessoires tiennent une place de choix dans la séduction. Petit tour d’horizon des petits objets qui nous font tourner la tête…

Les chaussures

Le pied ou la chaussure féminine sont très souvent choisis comme fétiche. Aussi bien par les hommes (qui aiment les regarder) que par les femmes (qui aiment les acheter et même les collectionner). Le fétichisme s’enracine à une époque où la séparation d’avec la mère est vue comme la mort elle-même. De même que l’enfant suce son pouce pour se rassurer, le fétichiste s’arme contre sa peur en serrant contre lui l’objet de sa dévotion. Le fait que le pied ou la chaussure féminine sont très souvent choisis pour fétiche appuie cette thèse : au niveau de vision de l’enfant, quand il court se réfugier à quatre pattes auprès de sa mère, c’est d’abord sa chaussure qu’il peut saisir.

Le bijou

« Le bijou est souvent associé à un fantasme de nudité, » explique Alain Héril (1). « On rêve de posséder sa partenaire dans le plus simple appareil, juste recouverte, si l’on peut dire, des bijoux qu’on lui aura offert ». Le bijou est un cadeau que l’on fait et bien souvent, c’est un cadeau fait par un homme à une femme. Quelle signification donner à ce cadeau ? « Il y a dans le don d’un bijou l’idée de montrer que l’autre nous appartient, c’est une manière d’apposer son sceau sur l’être aimé, c’est aussi parfois une manière de lui montrer qu’on l’aime ». Pour certaines personnes, plus un bijou sera cher, plus il montrera combien l’appartenance et le lien sont forts : « Tu portes mes bijoux, tu m’appartiens. – Oui, je porte tes bijoux et je suis ta chose ! ». Caricatural, mais vrai.

Les dessous

Comme son nom l’indique, le dessous est ce qui est caché, ce que l’on ne voit pas. Et ce que l’on ne voit pas, on l’imagine. « Les hommes projettent ainsi de multiples fantasmes sur ce qu’ils ne peuvent voir », explique l’analyste pour qui telle femme sera vue sans culotte alors qu’elle en a une, telle autre sera vu avec des dessous affriolants alors qu’elle porte des Petit Bateau. Une femme sait qu’elle peut jouer impunément avec ce qu’elle a dessous. L’image célèbre de Sharon Stone dans Basic Instinct croisant et décroisant ses jambes a beaucoup frappé les imaginaires masculins. L’image était furtive, pourtant, toute la carrière de l’actrice s’est bâtie sur ce très court moment. Un érotisme dont le délice tient justement dans l’entr’aperçu.

Le parfum

Le sexe est lié aux sécrétions, les sécrétions aux phéromones, et les phéromones aux odeurs. CQFD : l’odeur est donc directement reliée à la sexualité. Reflet de nos émotions, nos odeurs nous permettent d’établir des relations privilégiées avec ceux que nous aimons. Plus on se sent en sécurité avec une personne, plus notre corps dégage des odeurs suaves et apaisantes. Inversement, plus on est mal, plus nos effluves sont perçues comme désagréables et énervantes. Elles repoussent la personne et nous protègent de l’intrusion d’indésirables. D’où cette loi quasi physique : deux êtres qui s’attirent s’apprécient aussi par leurs odeurs. Se parfumer est donc un moyen détourné (et artificiel) d’attirer l’attention sexuelle de l’autre. « Sniff, sent comme je suis désirable ».

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(1) Alain Héril, sophro-analyste, est l’auteur du Dictionnaire des fantasmes érotiques , éd. Morisset.