Névrose se caractérisant parfois par des réactions spectaculaires telles que la théâtralité, la dramatisation mais aussi la perte de connaissance, les mouvements convulsifs ou les spasmes, l’hystérie a pour origine, selon Freud, une frustration d’ordre sexuel. Un refoulement qu’il convient de prendre très au sérieux…
Originellement, ce sont des femmes hystériques qui permirent à Freud, il y a plus d’un siècle, d’inventer la psychanalyse. Celui-ci comprit, en effet, que leur « maladie » n’avait rien d’organique malgré les apparences, mais qu’elle prenait racine dans une frustration d’ordre sexuel. « On est hystérique lorsqu’on parle avec ses nerfs: quand on convertit en « neuro » si vous voulez, explique Jean-Pierre Royol, docteur en psychologie au Centre hospitalier d’Arles. Dans l’hystérie, c’est le corps qui parle. Cette affection touche plus particulièrement ceux qui n’ont pas trop la parole, c’est à dire les jeunes filles et les femmes plus souvent que les hommes! D’ailleurs, le « mot hystérie » vient étymologiquement du mot « utérus ». Pensez qu’avant Freud, les médecins conseillaient d’enfanter pour que les symptômes hystériques disparaissent… ». En somme, « fais des enfants et tais-toi! Freud, en faisant taire le corps médical et en donnant la parole aux patientes, a donc permis aux hystériques d’accéder pleinement à leur statut de femme.
Définition

L’hystérie est une névrose présentant des tableaux cliniques multiples mais se traduisant le plus souvent par des manifestations corporelles. En réalité, ces crises manifestent, de manière somatique et spectaculaire, des conflits inconscients. Ainsi, ce que Freud appelle « l’hystérie de conversion » est un trouble qui se caractérise par la traduction des conflits psychiques en manifestations physiques (ex. paralysie momentanée, évanouissement…), conséquence d’un refoulement massif.
« L’hystérie d’angoisse » quant à elle, également définie par Freud, se dévoile par des symptômes phobiques et de l’anxiété, sans manifestations corporelles.
Symptômes repérables
« L’hystérie a une structure psychologique qui peut produire des effets très douloureux mais qui ne sont malheureusement pas toujours pris au sérieux », souligne Jean-Pierre Royol. Face aux symptômes suivants, mieux vaut donc ne pas adopter une attitude de déni, d’irritation ou de moquerie:- relations sociales altérées par la théâtralité, la dramatisation, parfois la mythomanie, avec mensonges et affabulations, et l’égocentrisme.
- tentatives incessantes pour attirer l’attention d’autrui.
- manque de naturel.
- dépendance affective.
- troubles de la sexualité caractérisés par la frigidité, la crainte de la sexualité, l’impuissance ou l’éjaculation précoce.
- crises de nerfs, tremblements, tics, voire crises de rire ou de pleurs.
- le passage du conflit dans le corps se manifeste par des troubles ressemblant aux maladies organiques : crises débutant par une boule dans la gorge, perte de connaissance, raideur, mouvements convulsifs, spasmes, contractures, troubles visuels et auditifs, vomissements, évanouissements, troubles gynécologiques (grossesse nerveuse), comportements alimentaires incohérents, troubles circulatoires, paralysie.