Le rôle des troubles alimentaires

On pouvait s’en douter, les troubles alimentaires trouvent leurs origines dans le psychisme : ne pas penser, ne pas sentir…

Ne pas penser

Quand leur copain les quitte, qu’elles échouent à un examen ou que leur patron les engueule, deux solutions: la boulangerie pour l’une, la salle de sport pour l’autre. L’important, c’est de s’abrutir pour ne pas ressasser petits soucis ou gros conflits.

Ne pas sentir

Quand elles s’ennuient, qu’elles sont fatiguées ou stressées, les boulimiques mangent. La nourriture ou le jeûne procurent un sentiment d’apaisement et dissipe l’angoisse et la dépression, ce qui est très pratique. Certains chercheurs considèrent même les désordres alimentaires comme des auto-médications contre les sentiments douloureux.

Exprimer sa colère

Depuis qu’elles sortent des roses, on explique aux filles que ce n’est pas bien de crier, de faire du mal aux gens, d’être méchantes. Pourtant, les occasions de se fâcher sont nombreuses. Alors comment canaliser cette colère? L’une s’empiffre, l’autre se bat contre sa faim, et le tour est joué. Pas d’affrontement, pas de violence. Elles se vengent contre elles-mêmes pour protéger les autres et garder une image positive aux yeux du monde. Le but: se punir d’être coupable de ce qui nous arrive.

Trouver une identité

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Malgré leurs nombreuses réussites, anorexiques et boulimiques ont une mauvaise image d’elles-mêmes. Leur confiance en elle est influencée de manière excessive par leur poids et leur forme corporelle. Elles souffrent d’une carence identitaire et répondent à la question existentielle « Qui suis-je? » en disant symboliquement « je suis ou j’essaie d’être mince ».S’opposer à ses parents ou se conformer à leur désirs « Une cuillère pour maman, une cuillère pour papa ».  » Fais moi plaisir, finis ton assiette,. » « Tu va pas partir à l’école le ventre vide! Tiens des gâteaux si tu as faim à 10h00 » « Il est 7h00, à table! ». La nourriture, c’est de l’amour que les parents donnent à leurs enfants. Pour beaucoup de parents, bien élever ses enfants, c’est avant tout bien les nourrir. Leur concocter des repas équilibrés et variés. Pour une mère, voir ses enfants manger avec plaisir ce qu’elle prépare, c’est le plus beau des cadeaux. Par contre, si le chérubin refuse de manger, c’est la panique. Il est malade, il a des problèmes, il ne m’aime pas, se dit la mère. Ainsi, la nourriture sert de vecteur symbolique de l’amour dans une famille. La fille anorexique utilise la nourriture pour s’opposer à ses parents, pour prendre pouvoir sur eux. La boulimique ou celle qui fait de l’hyperphagie se conforme au contraire aux désirs de ses parents (en particulier de sa mère) en acceptant toute leur nourriture. Pour elles, dire non à la nourriture des parents, c’est refuser leur amour et entrer en conflit avec eux, ce qui est impossible. D’autres jeunes filles dont les mères tiennent à ce qu’elles gardent la ligne contrôlent leur alimentation pour obtenir l’amour de leur mère.

Ne pas être une femme

Inconsciemment, les femmes aux troubles du comportement alimentaires se laissent grossir ou se font maigrir pour ne plus avoir une apparence de femme et ne plus être vues comme des objets sexuels. Derrière ce refus de la féminité, se cache le dégoût de sa mère ou encore de son père. Ces filles ont subi des traumatismes en rapport avec la sexualité étant jeunes et ne veulent plus que leur corps attire d’autres hommes. 65 % des femmes atteintes de la boulimie interrogées font état d’abus sexuels dont elles auraient été victimes dans leur enfance. Alors, elles abîment leurs corps, le cachent.

Chez les anorexiques, l’arrêt des règles apparaît même comme un soulagement.