Econome ou dépensière : ça s’explique ?

Econome ou dépensière

Les rapports à l’argent sont beaucoup plus complexes qu’il n’y paraît à première vue. Qu’on soit plutôt panier percé ou en revanche bas de laine révèle beaucoup de choses sur notre histoire …

Et notre personnalité.

Telle mère, telle fille

L’éducation joue un rôle primordial dans le rapport que nous entretenons avec l’argent. Vous avez entendu vos parents répéter que l’argent n’est qu’un moyen et non une fin en soi, mais qu’on gère avec rationalité ? Il y a de fortes chances pour que vous ayez le même point de vue sur votre compte en banque: l’argent certes ne tombe pas du ciel, mais satisfaire ses besoins n’a rien d’immoral. En revanche, si l’argent exerce une fascination dans la famille, ou au contraire un rejet, l’image que les parents transmettent est plus complexe.  » Les dépensiers, explique Loly Clerc, auteur de  » Je dépense, donc je suis  » chez J’ai lu, considèrent l’argent comme donné, sans lien avec la réalité ni le temps. Le manque de gestion va souvent de pair avec problèmes d’organisation. Chez les grands économes en revanche, c’est la culpabilité de dépenser qui va être la plus forte « . Un vieil avatar de nos civilisatiosn judéo-chrétiennes …

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Au-delà du poids de l’éducation, le fait de dépenser, ou au contraire de thésauriser est souvent révélateur de traits de la personnalité.  » En caricaturant, poursuit Loly Clerc, les grands dépensiers ont souvent une mauvaise image d’eux : ils achètent une reconnaissance, l’estime de soi, un plaisir immédiat, ou encore pour combler une frustration « . A l’inverse, certaines vont rejeter sciemment la consommation.  » Certaines personnes, pourtant relativement aisées, vont refuser la consommation frime et se contenter du strict nécessaire.

C’est une façon de maîtiser sa vie « , constate Loly Clerc. Un acte politique en quelque sorte dans nos société où tout pourtant, nous pousse à dégainer la carte bleue en toute circonstance.

Les dépensiers complusifs : quand dépenser devint maladif

Craquer pour une belle veste – certes un peu chère- quand on a un coup de blues n’a en soi rien de condamnable. Chez certaines pourtant – sans sexisme, mais le phénomène touche essentiellement les femmes, c’est ainsi !- la consommation va devenir excessive, sans rapport avec les moyens financiers réels dont elles disposent : ce sont des dépensières compulsives.  » C’est l’expression d’un mal-être, voire d’une névrose, explique Loly Clerc. Ce sont des femmes qui vont acheter de façon obsessionnelle, souvent sans réfléchir, et qui ne déballent même pas leur achat une fois rentrée chez elles « . Pas d’affolement si vous êtes de temps en temps à découvert. Mais si le phénomène se répète, soyez vigilantes. Manifestation d’une profonde dépression, cette fièvre acheteuse, qui peut conduire à des situations dramatiques – interdits bancaires, surendettement- ne se résoud bien souvent qu’en consultant un spécialiste … Le pendant excessif de l' » économe  » existe aussi : on le nomme  » syndrôme des ruines « , une manie qui pousse à conserver le moindre sou, de peur que le monde ne s’écroule si on dépense le moindre centime …