Comment construire, avec sa belle-famille, des liens qui permettent à chacun de s’inscrire pleinement et librement dans une constellation familiale élargie? Quelques pistes de réflexion.
Etablir une bonne communication avec son/sa conjoint(e), sa famille et sa belle-famille est surtout une question d’instinct. Par exemple, une femme qui pressent qu’elle va être la rivale de sa belle-mère, prendra soin de prévenir un envahissement potentiel. On peut aussi aider son/sa conjoint à se faire respecter en parlant avec ses propres parents de la situation. « Il y a un moment dans la vie où l’on se rend compte qu’il faut élever ses parents, les aider à être autonome, leur dire certaines choses afin qu’ils ne deviennent pas trop dépendants de soi. Cette prise de conscience survient souvent autour de quarante ans. C’est un phénomène très étonnant qui s’appelle la maturité », explique Jacques-Antoine Malarewicz, psychiatre, psychothérapeute et auteur de Repenser le couple (éd. Réponses/Robert Laffont).
Le revers de la médaille
Le secret d’une bonne communication, c’est peut-être aussi de savoir reconnaître derrière les défauts parfois exaspérants de sa « belle doche », de vraies qualités humaines : « Je pense que si les belles-mères sont envahissantes, c’est aussi parce qu’elles sont plus concernées par la cohésion des liens familiaux. Selon moi, ce sont les femmes qui font tenir la famille, au sens large. Et donc, le fait de se mêler de ce qui ne les regarde pas, c’est un peu le défaut de leur qualité, qui consiste à essayer de bien faire, et parfois d’en faire trop », analyse Françoise, 28 ans, qui a beaucoup observé sa belle-mère. Cet éclairage explique sans doute le fait que les beaux-pères semblent presque absents de la scène: ils sont souvent plus tolérants, mais aussi plus distants, moins concernés. « Même au-delà de la famille, ce sont surtout les femmes qui tissent et entretiennent les liens », insiste une psychanalyste parisienne. Dans un couple, c’est souvent la femme qui pousse à la sociabilité en lançant des invitations à dîner avec les amis, par exemple. C’est pourquoi la problématique semble se focaliser sur la relation entre femmes, d’une génération à l’autre.
La place de l’homme
Le rôle de l’homme, qu’il soit le compagnon ou le beau-père, consiste alors à prendre place dans ce cercle pour faire respirer ces liens, et jouer sa propre partition. « Moi, je n’ai jamais eu vraiment de problèmes avec mes beaux-parents. Mais j’aide ma femme à améliorer ses relations avec ses propres parents! Elle a toujours eu un lien affectivement fort mais conflictuel avec son père par exemple, et ma présence dans les réunions familiales la rassure. Je suis l’élément extérieur qui apporte un peu de souplesse », explique Thierry, 35 ans. Une bonne communication avec ses beaux-parents, cela peut donc être d’épauler son conjoint, d’introduire un peu de « jeu » dans une relation figée ou tendue, d’apporter une touche d’humour et de fraîcheur dans le cercle familial. Le secret consiste aussi à faire preuve d’imagination et d’un peu d’indulgence. Car pas plus qu’on ne choisit sa famille, on ne choisit ses beaux-parents. Il faut faire avec !