Grands-parents/parents: à chacun sa place

Les grands-parents s’investissent aujourd’hui plus qu’hier dans l’éducation de leurs petits-enfants, parce que les deux parents travaillent, parce qu’ils sont plus mobiles et en meilleure forme, aussi. Un rôle précieux auprès de leurs petits-enfants, mais pas toujours simple à assumer.

Une source d’amour, d’affection, de sécurité

« Lorsque Noémie n’avait que quelques mois, ma mère était la seule personne à qui je pouvais la confier les yeux fermés », témoigne Valérie. « Je savais qu’elle allait déployer des trésors de patience et de disponibilité pour elle. » Pilier sécurisant pour les jeunes parents, les grands-parents constituent aussi un repère stable et rassurant pour l’enfant. « Dans les bras d’un grand-père ou d’une grand-mère se poursuit ce que les psychologues nomment le « holding », c’est-à-dire le soutien qui donne sécurité. (…) Les grands-parents introduisent à la fois une ressemblance et une différence. Ils ne sont ni la mère, ni le père, mais ne sont pas tout à fait l’étranger » explique la psychanalyste Madeleine Natanson dans Dans ma famille, je demande les grands-parents! (éd. Fleurus). Ils inscrivent l’enfant dans une lignée et une histoire. Un rôle d’autant plus important au moment où les familles se décomposent et se recomposent.

Les risques de dérapages

« Le principal risque, c’est que la grand-mère court-circuite la génération intermédiaire et sorte de son rôle », avertit Marie-Françoise Fuchs, présidente de l’Ecole des grands-parents européens. Cela va des petits mots doux « mon amour », « mon bébé« , adressés à l’enfant comme s’il était le sien, aux franches prises de pouvoir (une nouvelle coupe de cheveu, par exemple), en passant par des cadeaux encombrants. « Ma mère a gardé Thomas le week-end dernier. Elle lui a acheté trois joggings bariolés, sachant très bien que je déteste! », témoigne Agnès, maman de Thomas, 5 ans. « Entre faire ce qu’elle peut pour son petit-enfant en rapport avec ce que les parents souhaitent, et imaginer qu’elle est celle qui fait le mieux pour lui, il y a un pas… qu’elle ne doit pas franchir », souligne Marie-Françoise Fuchs.

Comment éviter ces pièges?

En se gardant tout d’abord de trop solliciter grand-mère: difficile de dire non ou d’exprimer son désaccord à une personne qui nous rend tellement de services!En se fixant des limites quant à ce qui est acceptable ou non sur le plan de l’éducation. Mamie le/la prive de sa tétine parce qu’elle estime qu’il est temps d’y renoncer, elle le/la force à manger des plats qu’il/elle n’aime pas, elle lui donne des fessées… : mieux vaut se positionner clairement sur des points importants et ne pas se bagarrer sur les petites différences.En essayant de se voir entre adultes, en dehors de la présence de l’enfant. « C’est en restant attentifs à vos liens d’adultes que vous atténuerez l’incontournable rivalité et trouverez, chacun, votre place », explique Nancy de la Perrière, psychothérapeute.

POUR EN SAVOIR PLUS:

Adresse:

L’Ecole des grands-parents européens: 12, rue Chomel

75007 Paris

Tél.: 01 45 44 34 93

Fax.: 01 45 44 33 87

A lire

– Grands-parents, Claudine Attias-Donfut et Martine Segalen, (éd. Odile Jacob)

– Dans ma famille, je demande les grands-parents !, Madeleine Natanson, (éd. Fleurus)

– L’Art d’être grands-parents sous la direction de Marie-Françoise Fuchs et de Geneviève Laplagne (éd. Minerva).Albums

– Lili découvre sa mamie, Dominique de Saint-Mars et Serge Bloch, (éd.Calligram)