A la naissance du premier enfant, les rapports entre la nouvelle maman et sa propre mère changent. La fille devient mère, et la mère devient grand-mère. Ce changement de « statut » se fait parfois en douceur, parfois moins facilement. Mais il n’est en aucune façon anodin et demande certains ajustements…
Des rôles à redéfinir
« Je m’entendais assez peu avec ma mère, et nos rapports étaient distants » se souvient Annie, maman d’un petit Antoine de cinq mois, « mais dès que j’ai su que j’étais enceinte, j’ai eu envie de lui parler ! Depuis, on s’appelle plusieurs fois par semaine, et je me suis rapprochée d’elle. Je lui ai beaucoup pardonné, en fait ce qui s’est passé avant me semble bien moins important que notre nouvelle relation, entre moi qui suis maintenant une maman et elle qui est devenue la grand-mère de mon fils ». Un scénario classique, car les naissances voient fréquemment mère et fille se retrouver, ou en tout cas se rapprocher.
Les places se redéfinissent, car une fille devient mère et demande à sa propre mère de devenir grand-mère, de lui céder la place et d’en prendre une autre. La nouvelle maman revient vers sa propre mère, car elle fait une sorte de « retour en arrière », elle revit son enfance, y retombe même un peu durant sa grossesse, on parle d’ailleurs de « régression ». Il s’agit là d’une étape initiatique, pendant laquelle la femme se sent un peu fragile. Elle a besoin de se sentir entourée de sa mère, avant de devenir maman et de couper le cordon.
La transmission : une étape essentielle
Mais la transmission reste essentielle, et c’est là l’une des tâches principales de la nouvelle grand-mère. Elle doit « permettre » à sa fille de devenir mère, en l’encourageant, la félicitant, et surtout en lui reconnaissant son nouveau statut. Il faut ensuite l’aider, l’entourer, lui donner trucs et astuces pour s’occuper du bébé, tout en gardant une certaine distance, sans avoir l’air de vouloir se substituer à sa fille. Une situation qui exige de la délicatesse et de la mesure !
« Quand je suis devenue maman, ma mère l’a très mal pris » raconte Sonia, « elle m’en voulait de la faire vieillir, elle ne voulait pas me donner de conseils car elle me disait qu’elle ne se rappelait plus ». Plusieurs facteurs peuvent faire souffrir la jeune maman : si sa propre mère refuse son rôle, si elle refuse de partager son expérience, ou encore si les relations sont distendues voire inexistantes entre les deux femmes. La jeune maman peut alors se tourner vers sa belle-mère, une tante ou une autre femme de son entourage pour compenser le manque. Un soutien psychologique peut être plus particulièrement indiqué, afin de l’aider à dénouer les fils d’une histoire compliquée.