Famille recomposée: que faire pour que la greffe prenne?

Après votre séparation, vous avez reconstruit un nid douillet avec votre enfant. Mais voilà, vous rencontrez un jour celui ou celle qui fait chavirer votre coeur et vous avez envie de refaire votre vie avec lui/elle. Le doute surgit : et si mon enfant le(la)rejette ? Et s’il(elle) n’aime pas mon enfant ? Et si, et si, et si … ?

Procédez par étapes

Prévoyez un temps d’adaptation nécessaire. Avant même de faire les premières présentations, dites-lui que vous avez un(e) « amoureux(se) » ou un(e) « fiancé(e) », termes plus clairs et préférables à « ami(e) », « copain/copine ». L’enfant commencera à s’habituer à son existence et sera peut-être curieux de le/la rencontrer. »Prenez le temps de créer un climat d’amitié, de familiarité », souligne Béatrice Copper-Royer, psychothérapeute auteur de Les enfants ne sont pas des grandes personnes (éd. Albin Michel). Un après-midi ensemble, un déjeuner à la maison… Il est assez fréquent que les débuts se passent bien.

Vous vous installez ensemble

C’est lorsque l’enfant perçoit que la situation va durer, que la lune de miel cède la place à l’agressivité. Et ce pour deux raisons: l’enfant perd l’exclusivité de la relation qu’il avait avec son père ou sa mère et il est pris dans un conflit de loyauté. Il redoute de trahir le parent délaissé. – Positionnez-vous clairement, vous et votre compagnon/compagne: il est important de mettre des mots sur cette nouvelle situation, d’expliquer à l’avance comment les choses vont se dérouler, afin qu’il puisse se préparer aux changements. Il est également important de préciser le rôle et la place de chacun dans cette nouvelle famille: que le beau-parent est chez lui, qu’il/elle est le compagnon/ la compagne du parent et qu’il/elle ne prendra jamais la place de son père/mère.-

Différenciez amour et respect

« Expliquez à l’enfant qu’il n’est pas obligé d’aimer son beau-père ou sa belle-mère, mais qu’il lui doit le respect. Cela allègera la culpabilité qu’il peut ressentir vis-à-vis du parent absent », souligne Béatrice Copper-Royer.- Prévoyez des moments de tête à tête: entre l’enfant et son parent, car le petit a besoin d’être rassuré sur l’amour que lui porte son parent ; entre l’enfant et le beau-parent afin que puisse se nouer entre eux une relation personnelle, indépendamment du parent.- Positionnez-vous vis-à-vis de votre « ex » : il/elle téléphone trois fois par jour, multiplie les recommandations, dit du mal du beau-parent ?…

Essayez de le/la tenir à distance, sans le/la nier et tout en le/la respectant. »Armez-vous surtout de patience et sachez que vous demandez à l’enfant un gros effort d’adaptation », souligne Béatrice Copper-Royer.