Les retraites méditatives…pour se régénérer

Dans une société sous pression, le désir de se couper du monde -pour quelques jours- se fait de plus en plus impérieux. Se retrouver, faire le point, se ressourcer, autant de raisons pour effectuer une retraite méditative. Sarah Deprugney, du Centre d’information et de documentation religieuse, revient sur cet engouement pour les retraites religieuses. Tandis que Dominique, 40 ans, nous explique ce que les retraites -en abbaye- ont changé dans sa vie…

Retraites : la mise au vert

Chaque année, des milliers de personnes, seules, en couple ou en famille, effectuent une retraite dans une communauté religieuse. Démarche spirituelle pour les uns, manière de faire le point pour les autres, la retraite répond à de multiples besoins.

Se mettre en pause

Une retraite permet d’échapper quelques jours à l’agitation et au vacarme trépidant de la vie urbaine, pour s’entendre enfin respirer.  » Beaucoup éprouvent le besoin de se retrouver eux-mêmes, comme s’ils s’étaient perdus de vue ou oubliés dans les méandres de l’effervescence quotidienne, explique Sarah Deprugney, du Centre d’information et de documentation religieuse. Ils viennent ainsi s’isoler pour prendre le temps de se poser « . Si l’époque est à la vitesse, s’offrir le plaisir de la lenteur est un luxe désormais accessible à tous. La retraite semble ainsi correspondre à une véritable recherche, au même titre qu’une psychothérapie,  » une recherche de sens « , estime Sarah Deprugney. S’aérer l’esprit, mettre un rempart entre soi et son environnement habituel, prendre de la distance avec ses problèmes, commencer un travail de deuil, tenter de mieux se comprendre : les motivations sont aussi diverses que les individus

Un lieu ouvert à tous…

Les communautés accueillent indifféremment croyants et non croyants. Elles deviennent même de véritables lieux de séjours.  » Les communautés religieuses ont modifié leur fonctionnement, indique Sarah Deprugney. Avant, elles réservaient des moments spécifiques aux retraites religieuses. Désormais, elles offrent un véritable accueil hôtelier tout au long de l’année. Les gens ne sont pas obligés d’assister aux offices et trouvent une qualité de vie, d’environnement et de silence « . Le phénomène correspondrait ainsi à une nouvelle attente. Ces nouveaux retraitants ne sont pas tous poussés par la quête d’un dialogue avec Dieu.  » Certains ont envie de faire un peu le point sur leur vie, d’autres veulent se mettre au vert et savent qu’ils vont trouver une qualité d’accueil chez les religieux « , commente Sarah Deprugney.

Une expérience enrichissante

Les règles de silence imposées par la retraite poussent au face à face avec soi-même. Malgré tout, les échanges restent possibles, parfois avec les autres retraitants, surtout avec certains membres de la communauté. La plupart proposent d’ailleurs un accompagnement, si le besoin s’en fait sentir. Les quelques moines avec qui le contact est autorisé apportent calme, réconfort et sérénité. Ils apprennent aux retraitants à travailler sur eux-mêmes. Pourtant, l’absence de moyens de communication peut se révéler insupportable. On est coupé du monde. Autant se poser les bonnes questions avant d’entamer une retraite. Si vous ne supportez pas la solitude et le silence, si vous ne pouvez pas vous passer de télévision ni de votre portable, mieux vaut sans doute vous orienter vers une autre démarche !