Les critères de perfection de notre société

Que visent les critères de perfection de notre société ? L’image du corps. Aux grands maux les grands remèdes, les hommes et les femmes ne ménagent pas leurs efforts pour exterminer leurs rondeurs ou effacer la patte d’oie. Si beaucoup se cantonnent à transpirer au superbodygymclub, des acharnés ont la main lourde sur la silicone…

Finalement, la motivation c’est la quête de l’idéal. Certains vont tenter de s’en approcher en découvrant des formules scientifiques secrètes. D’autres en traversant l’Amazone à la nage, même pas peur des piranas. Dans la même optique, des braves vont se confectionner un corps de rêve pour devenir les rois de la plage. Remontons à l’enfance pour éclaircir ce phénomène qui nous laisse perplexes. A cette époque phare, nous vivons tous une phase durant laquelle nous sommes frustrés car nous nous apercevons que nos parents sont beaucoup plus grands, beaux et intelligents que nous. Chacun formule des rêves de grandeur pour se montrer à l’égal des parents tant admirés. Nous comptons ainsi être dignes de leur intérêt et de leur affection.

 

Mais comme tout rêve, ce désir est destiné à rester une aspiration, il n’est que le moteur d’une conduite positive afin d’atteindre ses objectifs. Cet être de perfection que l’on rêve de devenir peut se matérialiser parfois par la quête de la beauté. L’enfant désirerait posséder des attraits le rendant remarquable aux yeux de ses parents. Devenir beau est même assimilé au fait d’être digne de leur amour. Mais lorsque la perfection physique devient un but en soi, les problèmes commencent. Cette obsession de l’apparence est révélateur d’une préoccupation excessive de soi, due à une vulnérabilité psychologique, une carence affective. L’enfant doit pouvoir accorder du prix à autre chose qu’à sa propre image. Sinon, il se réfugie dans un jeu de miroirs, dans lequel l’intérêt pour l’autre n’existe pas. En effet, dans le regard d’autrui, il ne fait que quêter l’approbation qu’il n’a jamais pu obtenir.