Le fantasmes de cunninlingus

La courbe de ce fantasme suivrait-elle celle de l’estime de soi des femmes ? « En matière de stimulation orale, les femmes, après avoir mis longtemps à l’exprimer, demandent toujours plus », déclare l’Américaine Nancy Friday, spécialiste des fantasmes masculins et féminins et auteur de L’Empire des Femmes (Albin Michel, 1993). Un renversement fascinant étant donné l’aversion des femmes pour leur propre sexe il y a peu de temps encore : « Ce que j’entends maintenant, c’est un choeur de femmes réclamant le contact de la bouche, suppliant leurs hommes de descendre entre leurs jambes ».

Le cunnulingus : de qui s’agit-il concrètement ?

Le cunnilingus constitue une pratique sexuelle qui consiste à stimuler les organes génitaux féminins avec la bouche, la langue et parfois les lèvres. Plus précisément, cela implique d’embrasser, lécher, sucer ou caresser :

  • le clitoris ;
  • les lèvres vaginales et parfois ;
  • l’entrée du vagin…

Le but de cette pratique étant de procurer du plaisir à la partenaire. 

cunnilingus

C’est une forme de sexe oral pratiquée principalement sur les femmes. Le cunnilingus peut être une forme de préliminaires ou une activité sexuelle à part entière.  Il est souvent apprécié pour :

  • son intimité ,
  • sa sensualité et
  • sa capacité à produire des orgasmes chez la partenaire.

Comme pour toute pratique sexuelle, il s’avère important que les partenaires communiquent et se sentent à l’aise et consentants.

L’orgasme est-il  plus facilement atteint avec un cunnilingus ?

Le fait d’atteindre l’orgasme avec un cunnilingus peut varier selon les personnes. Pour certaines femmes, la stimulation directe du clitoris et des zones érogènes autour de la région génitale par la bouche et la langue peut s’avérer efficace pour atteindre l’orgasme.

En effet, la langue peut fournir une stimulation plus précise et variée que d’autres formes de stimulation manuelle ou sexuelle. De plus, le cunnilingus peut être particulièrement efficient pour les femmes dont le clitoris est la principale zone de plaisir.

Cependant, il est important de noter que l’orgasme dépend de nombreux facteurs, notamment :

  • le niveau d’excitation ;
  • la sensibilité individuelle ;
  • les préférences personnelles ;
  • l’environnement sexuel…

Certaines femmes peuvent avoir besoin de différentes formes de stimulation ou de plus de temps pour atteindre l’orgasme. Alors que d’autres peuvent y parvenir plus facilement avec le cunnilingus. 

La clé pour une expérience sexuelle satisfaisante représente la communication et la compréhension mutuelle entre les partenaires afin de découvrir ce qui fonctionne le mieux pour chacun.

Toujours tabou chez les hommes ?

cunnilinctus

Le cunnilinctus serait donc aujourd’hui passé dans les mœurs. En tout cas du côté des femmes. Car le tabou subsisterait du côté des hommes: « Ils pensent que l’ “égout”sent mauvais et qu’il a un goût abominable », analyse Nancy Friday. 

Dans les faits, si la fellation a toujours été fantasmée par l’homme, le cunnilinctus reste plus tabou et a longtemps été perçu comme un « assujettissement » aux femmes. D’ailleurs durant l’ère des Tang (618-907), l’Impératrice Wu HU, pensait mieux assujettir les officiels et les dignitaires de son gouvernement en les obligeant à le pratiquer sur elle. 

A Rome, comme dans la Grèce Antique, on se moquait volontiers de celui qui s’adonnait à cette pratique. On la trouvait indigne d’un mâle. D’après les sources historiques, César était perçu par ses contemporains comme « efféminé »: on l’accusait ainsi « d’homosexualité », mais aussi d’être « soumis » aux femmes dont il aurait aimé lécher le sexe.Il semblerait donc que c’est aujourd’hui aux hommes de faire un pas vers les femmes. Avant cela, les sexologues estiment qu’un homme doit « convaincre sa partenaire qu’il aime l’arôme et le goût de sa vulve car une femme qui ne fantasme pas sur ce baiser fatal reste souvent persuadée que son sexe est “sale”».