Omniprésence de la belle-famille: à partir de quand faut-il réagir ?

Normal de passer toutes ses vacances avec sa belle-famille? De la laisser donner des instructions pour l’éducation des enfants? Sachez trouver la bonne distance!

« Si chaque année, depuis 10 ans, un couple passe les trois quarts de ses vacances chez les parents de monsieur, cela peut devenir insupportable. Peut-être que lui ne peut pas faire autrement par loyauté envers sa mère, mais la femme risque, elle, de se révolter. Dans ce cas, l’important pour résoudre le problème, c’est d’en parler », analyse Jacques-Antoine Malarewicz. Ce dernier conseille particulièrement la vigilance aux épouses de fils uniques, car ces derniers représentent souvent « le territoire de la mère »… Il faut alors affirmer son propre territoire, celui du couple, définir clairement des frontières, et empêcher sa belle-mère de les franchir en fraude !

Une situation de théâtre de boulevard

Camille, qui attend un bébé, a vu surgir le poids de sa belle-mère quand elle a annoncé qu’elle était enceinte: « Elle n’arrête pas de me donner des conseils. Selon elle, il faudrait que le bébé reste dans la chambre des parents toutes les premières années, ce qui me fait bondir. Pour le choix du prénom, elle dit en rigolant qu’elle ne nous adressera plus la parole si on en choisit un qui ne lui plaît pas. Je suis embêtée, mais mon ami est plus tolérant. La seule solution: j’essaie de poser des limites. Du coup, elle arrête de se mêler de tout quand elle voit qu’elle me gêne ». Mari, femme, belle-mère : l’histoire est souvent celle d’un trio bien rôdé, presque une situation de théâtre de boulevard, mais qui engendre bien des frustrations. Pour que tout se passe au mieux au sein du couple, l’un des deux partenaires devra parfois affirmer sa propre position, sans se laisser inhiber par la force de la relation de l’autre avec ses parents. Catherine, vingt-six ans, raconte qu’au début de sa relation avec son compagnon, sa belle-mère ne se gênait pas pour téléphoner au jeune couple à 8h30 un samedi matin… Mais si elle ne se gênait pas, c’est bien que son fiston la laissait faire. « Elle manifestait son autorité. Elle me couvrait de cadeaux, mais je ressentais une fausseté. Elle m’utilisait pour que je remette son fils sur de bons rails, parce qu’à l’époque où je l’ai rencontré, il sortait tous les soirs et ne foutait rien à la fac. J’étais vraiment en rivalité avec elle. Au fil des années, la relation s’est dépassionnée », explique-t-elle.

« Votre fils n’est pas le nombril du monde ! »

Si les difficultés proviennent souvent de la mère de monsieur, il n’est peut-être pas inutile de lui rappeler que son fils n’est pas le nombril du monde, même si on l’a épousé. « Plutôt que de reprocher quelque chose au fils intouchable, on le reproche à la belle-fille ! Je le vois bien à travers l’attitude de ma belle-mère. Son fils est resté son bébé, première merveille du monde. Il lui est alors plus facile de se plaindre en disant « Ma belle-fille ne vient jamais nous voir et nous prive de nos petits-enfants », que de s’avouer que son fils préfère prendre un peu de distance », s’emporte ainsi Aline. Une franche discussion avec sa belle-mère, ou avec son compagnon afin qu’il prenne ses responsabilités, peut alors mettre la relation en perspective, pousser chacun à affronter la réalité, plutôt que des fantasmes ou des idéalisations.

L’important, c’est de ne pas s’installer dans le malaise et la frustration en subissant passivement la situation.