Sports de l’extrême :pourquoi on adore ?

Le sport prend de plus en plus de place dans nos sociétés. En 1950, les fédérations cumulaient 3 millions d’adhérents : un chiffre qui, depuis, a quintuplé. Parallèlement, le sport de haut niveau ne s’apprend plus seulement dans les stades mais dans les laboratoires scientifiques : c’est la course au geste idéal, analysé, calibré, informatisé, où la notion de jeu tend à disparaître au profit de l’enjeu et de l’accumulation de nouvelles performances. C’est en réaction à cet état d’esprit que de nouveaux sports, axés sur la recherche de sensations et allergiques à toute forme d’encadrement, sont apparus.

Qu’elle se pratique sur la neige, l’eau ou le bitume, la glisse en est l’exemple le plus symbolique.

Le snowboard, en réaction contre la routine

A la fin des années 70, le ski alpin est tout puissant sur les pistes enneigées. Mais en 1984, c’est la déferlante  » snowboard  » dans les stations. C’est une véritable révolution de la pratique et des sensations. Elle s’accompagne d’un esprit  » trasheur « , rebelle et provocateur. Le scénario  » piste-télésiège-chalet « , calqué sur la monotonie du rythme  » métro-boulot-dodo « , se casse sur la fantaisie de cette pratique. Le snowboard colle à son époque. : alors que les skieurs sont moulés dans leurs vieux fuseaux, la jeunesse ultra lookée surfe en tenue  » baggie « , pantalons et tee-shirts extra-larges. Le cheveu dressé en épi, retenu par un énorme masque jaune, Christophe Cencchienato, surfeur des neiges à La Clusaz (Haute Savoie) a un sourire blanc comme la poudreuse :  » En snowboard, ce qui fait le label d’un rider, c’est son style. Ce qui compte, c’est la hauteur d’une barre rocheuse sautée, la puissance d’un run (descente) filmé en hélicoptère ou d’ un full speed (descente à très grande vitesse)sur une paroi en Alaska « .

La glisse pour  » décoller « …

Nous voici donc au coeur de l’esprit  » glisse  » ! Que ce soit dans la ville métamorphosée en terrain de jeu -en roller, Bmx ou skateboard- ou sur la mer déchaînée, l’idée est de repousser ses limites, d’aller chercher la sensation au coeur de l’adrénaline. Comme l’explique Alain Arvin Bérod, chercheur en analyse du sport à l’université de Lille pour le snowboard :  » un rapport doux, fun et caressant s’installe avec la matière. Le free ride, la pratique sauvage, cristallise un fantastique besoin de liberté. La vitesse permet d’oublier l’angoisse de vivre dans la pureté du geste. La magie de la glisse rejoint le rêve de quitter la terre, concrétisé voilà une trentaine d’année avec la conquête de l’espace « .

Deux sports extrêmes… à la hauteur !

– Le sky surf, ou le surf des nuages… Tu sors de l’avion à 4000 mètres d’altitude avec un surf au pied, et tu ouvres ton parachute à 800 mètres. En quelques secondes, tu peux réaliser 7 figures.

– Le freestyle est une véritable danse du ciel. C’est de la chute libre à plus de 300 km/heure, avec des figures de gymnastique. En clair, on est aux agrès -barres, poutres…- mais en l’air et sans les appareils ! Ça te dit un grand écart facial ou un salto tendu à 2000 mètres du sol ?

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