Changer de tête pour retrouver le moral ?

Changer de tete et de coiffure

C’est bien connu, une bonne coupe de cheveux est souveraine pour nous changer les idées. Mais justement, est-ce une si bonne idée ? Témoignages sur les effets, parfois surprenants, d’un petit tour chez le coiffeur…

Anne sacrifie sa longue chevelure à la suite d’une rupture amoureuse : « J’avais laissé pousser mes cheveux pour mon petit ami qui fantasmait sur les longueurs. Mais j’avais l’impression, en chemin, de m’être perdue et de ne plus avoir ma tête. Je n’avais pas envie de séduire. Me retrouvant libre, j’avais envie de plaire et de m’amuser. D’ailleurs au début, avant de me faire couper les cheveux, j’ai eu des coiffures rigolotes et abandonné ma coiffure austère. Quand je suis arrivée chez le coiffeur, j’ai demandé une coupe courte. Patrice m’a regardé et m’a dit « oui c’est clair, c’est ce qu’il vous faut ».

Patrice se souvient de ce rendez-vous « Anne avait de vieilles lunettes, je lui ai aussi suggéré de changer de montures ! C’était génial, je l’ai sentie un peu perdue mais en même temps, prête à changer. Si une femme n’est pas décidée, qu’elle est très accrochée à son image, ce n’est pas la peine d’essayer. On peut suggérer, mais sans plus. « .

 » Quand je suis sortie du salon, je me suis retrouvée, presque délivrée, commente Anne. Je me trouvais triste et sérieuse et j’ai retrouvé un air plus coquin. Au travail je suis arrivée avec des cheveux courts et des lunettes différentes, et tout le monde a su que ma vie avait changé. »

Patrice travaille avec ses clientes, en « construisant » ses coiffures

Le plus important de son travail, se situe en amont. Il observe, touche, puis visualise la coupe et le rendu qu’elle aura sur la personne. Avant qu’il ait commencé, la personne est coiffée ! :  » Il me faut un temps de réflexion. Parfois même, je reprends tout à zéro quand je m’aperçois que la coupe n’ira pas à la cliente. En revanche, quand je me lance, je suis sûr de moi. Le reste est une question de technique ». Patrice reconnaît préférer coiffer les femmes, mais surtout pas « les hommes de bureau, pressés, soucieux d’être pris à l’heure et de ressortir la nuque propre… »

François est passé par toutes les longueurs et les couleurs de l’arc en ciel

Il a toujours changé de tête en fonction de ses humeurs, au gré de sa fantaisie :  » Quand j’étais petit, je traînais souvent dans le salon de ma tante, coiffeuse pour dames…Je me mettais dans un coin, je la regardais s’occuper de ses clientes. Je balayais les cheveux coupés tombés à terre. Quand une cliente avait sacrifié ses longueurs, c’était la fête ! Je récupérais les mèches et me confectionnais des postiches…J’adorais essayer des perruques, changer de tête ! ». Jeune adulte, François tente toutes les expériences imaginables, passant d’un style à l’autre, cherchant à se trouver, à se plaire, pour plaire aux autres bien sûr : « J’allais sans cesse chez le coiffeur, je participais à des coupes de démonstration dans les écoles, sans compter mes créations maison…. J’avais tout à tour des désirs d’originalité et des revirements classiques ».

Avec le recul, il admet qu’il attendait beaucoup de ses visites chez le coiffeur, presque « d’en sortir en étant enfin lui-même ». Il reconnaît avoir mis un certain temps à s’accepter, et à demeurer fidèle… au même coiffeur. Aujourd’hui, il a adopté une coupe sage, facile d’entretien, qu’il avait testé sans conviction il y a quelques années…