Mamie perd la tête…quelles solutions?

Au décès de son époux, Alice, 87 ans, est devenue ce que l’on nomme pudiquement une senior du quatrième âge, valide mais  » désorientée « . Mais sa santé cognitive et physique se dégradant, le placement en maison déstabilise… ses enfants de plus 65 ans !

Les structures accueillantes

Quand elle est  » consciente « , Alice plaisante.  » Oh, ce que je peux  » yoyoter « , tu sais, j’ai plus toute ma tête « . Mais au-delà de son humour, la réalité apparaît difficile. De santé fragile, Alice semble souffrir de  » démence sénile « .  » Seul l’examen médical effectué par un médecin au moment d’un éventuel placement peut confirmer un diagnostic, et donc la structure vers laquelle la diriger, précise Jacques Dupont, bénévole à l’Association Eternis, qui renseigne et dirige les familles qui doivent  » placer  » des personnes âgées. Mais attention, l’état d’Alice est sans doute irréversible « . D’abord recueillie par sa fille Eliette, la cohabitation s’avère vite difficile : la santé cognitive d’Alice se dégrade de plus en plus rapidement. Pourtant, Eliette et son frère Roger répugnent à la placer. L’image négative des anciennes maisons de retraite comparables aux mouroirs les hantent.  » En fait, la majorité des maisons d’accueil respectent les personnes comme Alice, reprend Jacques Dupont. Mais il est vrai que l’Europe du Nord développe une politique de « pension de famille de petite taille » qui manque encore un peu en France. Mais nous bénéficions de beaucoup d’aides matérielle, médicale et psychologique pour choisir la meilleure maison.* « 

Les mots pour vieillir

Pourtant, Roger ne parvient pas à « sauter le pas » : « Chez nous, on n’abandonne pas sa mère… ». Un sentiment de culpabilité que les 150 000 familles concernées chaque année partagent. Devenus « responsables » de leur(s) parent(s), elles ne peuvent ni les accueillir, ni les placer sans en souffrir… Et pourtant ! Annie de Vivie, PDG d’Eternis, dédramatise et conseille :  » Les meilleurs intermédiaires  » moraux  » pour accepter la situation -approche de la mort, déficiences de l’aïeul(e)…- sont, hors un médecin de confiance, les Associations de famille qui ont vécu la situation. Nous travaillons à développer ces associations. Les regards restent assez longs à changer, mais nous y parvenons, en oeuvrant pour que familles et  » seniors  » comprennent que chacun doit trouver sa place. Il faut parvenir à dire les mots qui choquent (invalidité, peur, mort…) et trouver l’accompagnement nécessaire, bref offrir une vie meilleure à chacun. « 

*- APA : Allocation Personnalisée à l’Autonomie (si la personne continue de vivre seule dans une maison ou un appartement).

– Le CCAS (Centre Communal d’Action Sociale) vous aide à trouver une structure. Leurs coordonnées sont référencées au Conseil Général de votre département.

– Des Maisons d’accueil temporaire existent également dans l’attente d’une place définitive dans la maison de votre choix

– Association Eternis – 32, rue de l’Echiquier – 75010 Paris – Tel : 01 42 46 65 00