Neocutis : une crème antirides aux cellules de fœtus humains

Il existait de crèmes aux vertus antivieillissement au caviar, à l’or ou encore à la bave d’escargot. Un laboratoire vient de créer la première crème antirides aux cellules de fœtus. Véritable polémique aux Etats-Unis, c’est au tour de l’Europe de voir le produit au composé douteux de faire son entrée sur le marché des cosmétiques.

 

Une crème à base cellules de fœtus humains ! Le film Nouvelle Cuisine du réalisateur chinois Fruit Chan racontait déjà en 2005, les agissements d’une femme prête à tout pour rajeunir et allant jusqu’à manger quotidiennement des raviolis à base de fœtus.

 

Pourtant, l’idée qui pose d’évidents problèmes éthiques ne vient pas du cinéma mais d’une très sérieuse recherche scientifique. Elle a été inspirée par les résultats d’une équipe de gynécologie-obstétrique et génétique du CHU de Lausanne dirigée par le professeur Patrick Hohlfeld, en collaboration avec une chercheuse en dermatologie. Au départ, les chercheurs s’étaient rendus compte lors d’opérations de fœtus in utero, que les bébés ne portaient aucune cicatrice à la naissance. Ces cellules de fœtus aux vertus régénératrices et revitalisantes sur la peau ont donc fait l’objet de tests pour le traitement des pathologies de grands brûlés.

C’est alors que le laboratoire privé suisse Neocutis est associé au projet et permet la commercialisation de la première crème antirides à base de cellules de peau de fœtus. A l’heure actuelle, le produit est vendu aux Etats-Unis au prix de 180 $, et uniquement sur prescription médicale. Pourtant, il serait déjà disponible à la vente sur Internet et donc possible de l’obtenir en Europe pour 90€.

Mais alors, d’où viennent ces cellules de fœtus miracle ? C’est bien là le problème qui scandalise les mouvements « pro-life » américains et européens. Les cellules produites dans la crème sont récupérées à la suite d’un don fait lors d’un avortement, puis cultivées en laboratoire. Le fabriquant Neocutis se défend en déclarant en aucun cas vouloir encourager à l’avortement, mais plutôt financer les recherches sur les pansements biologiques pour soigner les grands brûlés.