A l’origine de la psychogénéalogie transgénérationnelle, la psychothérapeute Anne Ancelin-Schützenberger. Elle nous décrit les contours de cette méthode qu’elle a élaborée dans le cadre de son travail auprès de personnes atteintes de cancers.
Comment se passe cette exploration des arbres généalogiques?
On fait un arbre généalogique au tableau et on travaille au tableau, en inscrivant et en commentant. On fait en noir l’arbre généalogique (classique, ndlr) avec les naissances, les mariages, les morts, les fausses couches, les remariages. On indique les causes des morts. On indique par un lien vert les rapports affectifs positifs entre les gens. On voit très souvent que les gens sont nés ou morts le même jour – ou à des dates anniversaires. On souligne en rouge les événements marquants et les répétitions; c’est un lien visible de la répétition et de la loyauté familiale. Quand on travaille sur un arbre généalogique commenté, on s’aperçoit que cela fait revenir des choses à la mémoire. On a une image visuelle de la famille de ses rapports sur un siècle ou deux. C’est comme un résumé d’une psychanalyse ou d’une psychothérapie. Et ça se met en place autrement dans la tête. Ca devient très parlant.
Comment éviter les répétitions désagréables liées à une transmission transgénérationelle?
On peut éviter l’issue de la répétition s’il elle est tragique, si l’on se rend compte par exemple qu’on peut être fidèle à un ancêtre et son histoire sans mourir de la même chose.
Le seul fait de comprendre une transmission jusque là inconsciente suffit donc à « guérir »?
Quand on arrive par exemple à partir d’un geste à remonter la mémoire et à trouver l’événement traumatisant psycho-historique, le symptôme disparaît. C’est très curieux. Il peut même disparaître immédiatement.