Pourquoi règle-t-on les séances de psychanalyse en espèces?

Devoir payer ses séances d’analyse en liquide est une règle tacite dont il n’existe aucune trace écrite dans le corpus freudien. Pourtant, si certains psychanalystes acceptent d’être payés par chèque, nombreux sont ceux qui insistent sur le fait que l’argent liquide est plus matériel, plus réel…

Si payer sa séance d’analyse en liquide est une règle tacite imposée par la plupart des psychanalystes, celle-ci n’est écrite nulle part dans le corpus freudien. Pour quelle raison l’exigent-ils donc? « L’argent liquide, il faut aller le chercher, y penser, on peut aussi l’oublier, et tout cela s’analyse », explique Martine Sandor Buthaud, psychanalyste à Paris. « Résistances, rage, refus… Tout peut se dire à travers l’argent. Le nombre de séances, la neutralité de l’analyste, le respect des horaires et l’argent qui font le cadre thérapeutique de la psychanalyse constituent des éléments essentiels du travail « . Selon Donald W. Winnicott, grand psychanalyste anglais, l’argent que l’on donne à son analyste permet ainsi d’exprimer la haine, le transfert « négatif « : le psy n’est pas un « ami ».

Le chèque n’a alors pas la même immédiateté qu’un billet.