Le sentiment de dépenser trop pour une thérapie

Quelle que soit la méthode choisie, quel que soit le prix des séances, on trouve souvent que l’on paie bien trop cher pour sa thérapie. Pour quelle raison? La réponse est à chercher du côté de notre sentiment de culpabilité…

« Quand vous demandez aux patients combien ils sont prêts à payer pour une séance, la réponse est rarement objective: la plupart du temps, les gens se sous-estiment et sont donc frileux quant aux prix qu’ils veulent mettre », explique Martine Sandor Buthaud, psychanalyste. Le motif? « La culpabilité qu’ils éprouvent à l’idée de prendre soin d’eux: dépenser des sommes énormes pour s’acheter une robe ou un costume ne leur pose en général pas de problème, mais leur comportement est différent dès lors qu’il s’agit de payer pour se faire du bien, d’agir pour sa personne. Par ailleurs, la blessure d’avoir à payer entre en jeu également: le patient se dit que le psy ne l’aime pas puisqu’il se fait payer ». Si vous vous posez des questions à propos de l’argent que vous laissez à votre thérapeute, pourquoi donc ne pas adopter le slogan de la pub: « Parce ce que je le vaux bien « ? Quand on pense ne pas avoir les moyens de commencer une thérapie, il est souvent éclairant de se pencher sur les choix conscients et inconscients qui pèsent sur la gestion de notre porte-monnaie. France, 45 ans, raconte ainsi: « A la fin de mon analyse, je pensais faire des économies. Je me trompais: sans même m’en rendre compte, je me suis mis à dépenser les mêmes sommes autrement. L’argent circule, d’une manière ou d’une autre… ».