Le « ça » est avant tout un réservoir, un réservoir de fantasmes, de représentations et de pulsions. Le fonctionnement du ça, même problématique, permet la vie psychique. Il est à considérer comme un véritable compagnon, puisque présent dans notre vie de tous les jours…
Le terme « ça » apparaît tardivement dans l’oeuvre de Freud.Il le conceptualise en 1923, lorsqu’il refond une partie de ses théories, et emprunte le terme à Georg Groddeck qui affirmait que « ce que nous appelons notre moi se comporte dans notre vie d’une façon toute passive (…), nous sommes « vécus » par des forces inconnues et immaîtrisables ».
Ainsi est le ça, cette force sans nom qui s’inscrit dans notre langage de tous les jours : « ça a été plus fort que moi, ça m’est venu tout d’un coup, ça va pas… » Et le transforme parfois avec le lapsus notamment.

Le ça n’est cependant pas l’inconscient à lui tout seul mais n’en n’est qu’une partie. Il est le réservoir de fantasmes, de représentations dont une grande partie à été refoulée pour ne pas arriver à notre conscience. Fantasmes et représentations s’empilent alors dans le ça de façon désorganisée, aucune logique raisonnable n’y prévaut et il n’a d’autre but que d’être.
Le ça est aussi le réservoir des pulsions. Pulsions de vie et de mort bien qu’antagonistes y vivent les unes à coté des autres et constituent une source d’énergie pour la vie psychique.
Au gré des jours, cette énergie investira certains fantasmes, certaines représentations ; Ainsi « énergisés » ces fantasmes et représentations vont avoir une furieuse envie de remonter à la surface, d’arriver à votre pensée consciente.
Pourtant, le moi veille et interdit aux fantasmes et représentations de débarquer de manière impromptue dans vos pensées, et il vaut mieux que cela se passe ainsi…
Malgré tout, ces passions indomptées et inavouables s’expriment dans la vie et régentent même celle de certains. N’oublions pas que ces fantasmes, dont on ne veut rien savoir, sont à l’oeuvre et déforment même toute la perception de la réalité.
Mais il est salutaire que « ça parle », puisque « ça » est aussi une énergie de vie.