Il y a toujours des Cassandre pour interpréter l’arrivée d’une nouvelle technologie comme un signe avant-coureur de déréliction sociale. Après le téléphone et la télévision, c’est aujourd’hui au tour d’Internet d’être accusé de séparer les hommes.
L’oeuf ou la poule ?
C’est pas nouveau, » tout fout le camp, y a plus de valeurs, on se parle plus, c’est chacun pour sa pomme » etc. Et y a pas que ma voisine de palier pour le penser. Si même les chercheurs de l’Université de Carnegie Mellon (USA) le disent, c’est que ça doit être vrai. Bon, ils ne le disent pas tout à fait comme ça. Ils disent qu’il y a, parmi les internautes, plus d’individus seuls ou déprimés que dans le reste de la population. C’est un constat chiffré, rien de plus. De là à accuser le Net d’être dépressogène, il n’y a qu’un pas. Faut quand-même faire gaffe avec ce genre de nouvelles ! On connaît les journalistes. Toujours prêts à mettre la charrue avant les boeufs pour vous fournir du sensationnel. Eh bien nous, à Psychonet, nous ne sommes pas de cette race-là. Nous disons » Attention, en voilà qui essaient de nous refaire le coup de l’oeuf et de la poule ! » C’est vrai, non ? Qui dit que c’est la faute d’Internet si quelques braves internautes sont déprimés ? On peut aussi voir les choses dans l’autre sens : quand on est déprimé, on se retrouve sur Internet parce que c’est vachement fun, et qu’on s’y sent moins seul qu’avec une tablette de Prozac.
Net-alcoholic, mais je me soigne

Récemment, à l’Université de Stanford, un autre chercheur a tenté de présenter les choses autrement. Il ne prétend pas tirer de conclusions, juste vous mettre en garde, chers amis internautes, contre la consommation excessive d’e-mails. Il sait de quoi il parle, Norman Nie, puisqu’il se reconnaît lui-même comme Net-alcoholic. Voilà ce qu’il dit : » s’échanger des mails, c’est mieux que de n’avoir aucun contact avec personne . Mais comparé aux vraies rencontres en face-à-face ou même au téléphone, c’est un pauvre substitut de relations sociales ».
Belle formule, non ? Par exemple, explique-t-il encore, le gars qui rentre chez lui à 18H00 et qui se plante trois heures devant son ordinateur pour répondre à son courrier électronique à un réseau relationnel étendu, cela va sans dire. Mais il néglige totalement – mais totalement ! – une relation bien plus importante pour son équilibre affectif, celle qu’il entretient avec sa femme.
Abreuvez-vous à la source aussi
Parfois, c’est pas inutile de rappeler des petites vérités comme ça. Alors, amis internautes, par amour, nous vous disons ceci : on passe du bon temps ensemble, mais si pendant qu’on s’écrit des mots doux, vous constatez que votre moitié se déshydrate, déconnectez-vous.
Nous ne vous en voudrons pas.