Les vertus compensatrices des jeux en réseau

Et si le jeu en réseau n’était rien d’autre qu’une activité sociale compensatrice? Un antidote contre certaines dérives possibles?

La simulation dans la réalité virtuelle conduit-elle à des passages à l’acte? Le débat n’est pas tranché. Ce qui est sûr, c’est que les jeux en réseau ont une fonction sociale au même titre que les « on dirait que je serais le gentil et toi le méchant » qui résonnent dans les cours de maternelle. S’identifier à un rôle permet d’assimiler le réel et les règles d’usage et favorise la construction de l’identité.

Se défouler dans l’espace virtuel

Ainsi, les jeux en réseau séduisent un bon nombre de nos semblables en raison des tranches de rires assurées et de son aspect convivial: les parties se partagent à plusieurs, amis ou non. Ici, il n’est plus question de se fier aux paramètres de l’ordinateur mais bien à l’autre, cramponné sur sa manette, de l’autre côté de la toile.

De plus, chaque utilisateur incarne un personnage virtuel: héros national, Rambo des temps modernes et démons s’affrontent mutuellement à armes égales. Paul, Pierre, Jacques sont aux commandes de vos adversaires. Votre mission, les éliminer tous! Comme dans un jeu de société… Aussi, quoi de plus excitant que de prendre la place d’un valeureux guerrier, histoire de sortir de votre peau de simple mortel? Rien d’inquiétant en effet à se décharger des tensions et des conflits en déplaçant sur un substitut symbolique (l’ordinateur), vos mouvements pulsionnels. Une poussée d’adrénaline assurée! En d’autres termes, cette activité compensatrice pourrait bien servir à réfréner certaines dérives dans le monde réel. Une fois revenu sur terre, vous ne viendrez sans doute pas rendre l’appareil à Raoul, celui qui vous a criblé de balles au cours de la partie, et ne brandirez pas la mitraillette dans les rues pour rendre justice aux pauvres gens. En tous cas, je préfère le croire.