L’entrée en CP : qu’est-ce que ça change ?

L’entrée au cours préparatoire n’est pas nécessairement une étape facile, même si votre enfant va devoir affronter de nombreux changements : nouveau lieu, rythme de travail différent, camarades inconnus… A vous de l’aider à franchir ce cap en douceur, afin de le préparer à la suite de sa scolarité.

A « l’école des grands » !

L’entrée à la « grande école » marque une étape importante pour un enfant. Les modes d’apprentissage et les enseignements diffèrent de ceux pratiqués à la maternelle : alors que son éducation était jusqu’à présent centrée sur le jeu, le voici dorénavant contraint de rester assis derrière un bureau et de se concentrer sur la parole de la maîtresse. Selon Anne Gatecel, pédopsychiatre et co-auteur de Amour, enfant, boulot… comment sortir la tête de l’eau (éd. Albin Michel), « l’enfant reçoit pour la première fois un savoir d’une autre personne que sa mère, et doit admettre son ignorance sur de nombreux points « … L’entrée au CP marque par ailleurs le début des « devoirs » à la maison. Or, un enfant n’est en général pas suffisamment mûr, à six ans, pour faire ses exercices, apprendre et répéter ses récitations tout seul… Sans pour autant faire ses devoirs à sa place, vous devez donc l’aider à s’organiser et à résoudre ses difficultés. Soutenir son enfant dans son apprentissage, c’est, pour Anne Gatecel « une manière de reconnaître son travail et de le valoriser ». Mais ne vous limitez pas à l’interroger sur ses leçons, intéressez-vous aussi à son quotidien à l’école: comment s’entend-il avec sa maîtresse, qui sont ses nouveaux amis, comment se déroule sa journée…

Déceler des troubles de l’apprentissage

C’est également au CP que seront détectés certains troubles, tels que myopie, dyslexie (troubles du langage écrit) ou dysphasie (troubles du langage oral), etc. Il est vrai que ces difficultés apparaissent parfois dès l’entrée en grande section de maternelle. Mais elles deviennent évidentes lorsque l’enfant commence à lire au tableau ou à prendre la parole en classe, c’est-à-dire à son entrée au CP. Selon les statistiques, 5 à 10% des enfants scolarisés sont atteints par ces troubles. Il est essentiel, pour la suite de leur scolarité, de les rééduquer le plus tôt possible. Un plan d’action a ainsi été présenté le 21 mars 2001 par Jack Lang, ministre de l’Education nationale, Bernard Kouchner, ministre délégué à la Santé, et Dominique Gillot, secrétaire d’Etat aux Personnes âgées et handicapées. Ce plan devrait permettre de mieux identifier les enfants porteurs d’un trouble ou d’une déficience du langage oral et écrit, notamment en rendant systématiques les tests de dépistage entre 3 et 6 ans.

Comment préparer son enfant à l’entrée au CP ?

Le passage à la grande école se traduit donc par une rupture des habitudes de l’enfant. Il faut le préparer à franchir cette étape en douceur. Tout d’abord, ne faites pas le siège du directeur d’école pour lui faire « sauter » une classe. Même si votre rejeton vous paraît exceptionnellement intelligent, peut-être n’est-il pas encore suffisamment autonome et responsable pour suivre la classe. Un psychologue sera obligatoirement consulté sur ce point. Il vous confirmera que les quelques mois supplémentaires passés en maternelle, tout en préparant l’enfant aux apprentissages de base (lire, écrire, compter), lui donneront également le temps de grandir… N’insistez donc pas pour faire brûler les étapes à votre enfant, vous risqueriez de le placer en situation d’échec et de le dégoûter de l’école. Puisque l’éveil corporel et les jeux tiennent au CP une place moins importante qu’à la maternelle, vous pouvez également proposer à votre enfant certaines activités sportives ou artistiques. Mais, pour Anne Gatecel, il convient surtout de ne pas le forcer : ce n’est pas parce qu’il est entré à l’école qu’il doit se trouver « occupé » à tous les instants. Laissez-le jouer tout seul ou rêver aux mouches… c’est encore un enfant !