La masturbation au féminin: sujet tabou?

La masturbation au féminin sujet tabou

Il y a 2500 ans, sur l’île de Lesbos en Grèce, la prêtresse Kora apprenait les joies de la masturbation à ses acolytes femmes. Les mœurs ont bien changé. Car les femmes d’aujourd’hui subissent de plein fouet la honte de se toucher, inculquée par leur mère et leur grand-mère. Le point sur un très vieux tabou : la masturbation féminine.

Petit rappel : la masturbation, c’est quoi concrètement ?

La masturbation rappelons-le représente l’acte de stimuler ses propres organes génitaux pour se procurer du plaisir sexuel. Concrètement, cela peut se faire en utilisant les mains, les doigts, des objets spécialement conçus à cet effet (comme des sex toys), ou même en frottant contre des surfaces. 

C’est une pratique courante et normale chez de nombreuses personnes, tant chez les hommes que chez les femmes. La masturbation peut se faire seul(e) ou en couple, et elle est généralement considérée comme une forme saine d’exploration et d’expression de la sexualité.

Se masturber quand on est femme : pourquoi ?

masturabation féminine

La masturbation chez les femmes reste une pratique qui offre de nombreux avantages pour leur bien-être sexuel et leur épanouissement personnel. En explorant leur propre corps, elles peuvent :

  • entretenir leur libido ;
  • satisfaire leurs fantasmes intimes ainsi que
  • prendre plaisir à leur propre rythme et selon leurs préférences. 

C’est une occasion unique de se connecter avec soi-même et de mieux comprendre ce qui procure du plaisir. En découvrant ce qui les stimule et les satisfait, les femmes peuvent également mieux guider leurs partenaires lors des relations sexuelles, ce qui contribue à une sexualité plus épanouie pour tous. 

La masturbation… réservée aux hommes

Une femme peut renoncer à la masturbation. Mais pas un homme. Pour ce dernier, la masturbation reste une pratique aussi évidente que le pénis situé entre ses jambes. Selon la sexologue américaine Nancy Friday, cette différence de traitement nous a été inculquée par nos mères : “Une mère peut ne pas aimer voir son petit garçon se toucher, elle pourra lui retirer sa main d’entre les jambes mais au fond elle ne voudra pas empêcher son fils de « devenir un homme »”. 

En effet, il est volontairement admis que la masturbation est inscrite dans le destin de l’homme. Le constat reste néanmoins très différent pour les femmes : “Depuis la nuit des temps, une mère qui se « respecte » empêchera sa fille de se masturber avec une bien plus grande détermination qu’elle ne le fera à l’égard de son fils”, note la sexologue. 

Car a priori les “filles bien” ne se masturbent pas. L’humanité en est même arrivée à des extrémités hallucinantes pour “garder les femmes à leur place” , en leur retirant chirurgicalement toute trace apparente de sexualité…

Des initiatives, oui mais de timides

stimulateur clitoral

Une nouvelle génération qui grandit avec la libération sexuelle, commence peu à peu à dédramatiser la masturbation féminine. Dès la fin des années 70, la sexothérapeute américaine Betty Dodson lançait même des cours d’anatomie et de masturbation à l’intention des femmes pour les aider à s’approprier leur corps. 

Cette initiative a fait des émules aux Pays Bas, au Canada ou en Espagne. En France, on reste frileux et on continue à se cacher derrière la médecine. Nombre de sexologues et de sexothérapeutes conseillent cependant à leurs patientes des exercices de masturbation. Doucement mais sûrement, le message passe: la masturbation compte parmi les meilleurs moyens de s’approprier son corps et sa sexualité.

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