Il faut le savoir, nous sommes une cible privilégiée des opérateurs de téléphonie mobile. Normal, nous avons besoin, plus que les autres, de communiquer avec nos copains et de rassurer nos parents. Finalement, le mobile satisfait tout le monde!
Téléphoner, pour s’amuser
Sortie du Lycée Henri IV, à Paris. Le pied à peine posé sur le trottoir, Sébastien, 17 ans, a déjà le portable collé à l’oreille. « Ouais, je viens de sortir de cours…Ouais, vous êtes où?… Bon ben ok, à tout de suite! » Il raccroche. » Faut que j’appelle ma copine, elle va criser sinon « , ajoute-t-il avant de rejoindre ses copains dans un café.

Certes, Sébastien est accro au mobile, mais ce n’est rien comparé à ses petits camarades du collège. « C’est entre 11 et 14 ans que les ados utilisent le portable de façon frénétique, a observé Stéphane Clerget, psychiatre. Le principal est d’établir le contact, ensuite, ce que l’on a à se dire n’a pas d’importance « . A cet âge, les coups de fil sont nombreux et courts. C’est le jeu de « je t’appelle, je t’appelle pas, je décroche ou non, je te fais croire que je suis là-bas alors que je suis ici… », qui compte. Passé 14 ans, on rigole moins : les conversations sont moins nombreuses et plus longues.
Téléphoner, pour être heureux(se)…
« Je viens d’allumer mon portable, je n’ai pas de messages. Du coup, je suis triste! », avoue Audrey, 14 ans. Le mobile constitue un lien permanent avec sa bande et, lorsque nous ne sommes pas physiquement réunis, on aime bien savoir que les autres pensent à vous. » La satisfaction est moins dans le fait d’être soi-même disponible à tout moment que de savoir ses amis disponibles « , ajoute Stéphane Clerget. Rien de tel pour nous mettre en joie que le nom de ses amis affiché sur l’écran du portable. Et ce n’est pas du luxe que de se sentir constamment proche des copains: à l’adolescence, on se détache de ses parents, mais on n’a pas forcément envie de se retrouver tout seul…
L’effet du portable sur les parents est d’ailleurs également bénéfique. » Le mobile leur permet de supporter plus facilement l’absence et la prise d’indépendance de leurs enfants « , annonce le psychiatre, parce que l’on est alors joignable à tout moment. Et puis la gestion des dépenses et la négociation du budget téléphone nous amènent tout droit à cette autonomie que l’on revendique tant… Bref, du tout bénef!